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Les abords de Notre-Dame repensés par Bas Smets

Le paysagiste belge a remporté la consultation de maîtrise d’œuvre lancée par la Ville de Paris pour réaménager les abords de la cathédrale et améliorer l’accueil des touristes. Les travaux devraient débuter en 2024 pour s’achever en 2027.

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Suite à l’incendie de Notre-Dame, le 15 avril 2019, la Ville de Paris a souhaité engager un projet de réaménagement et de valorisation des abords de l'édifice (4,4 ha), complémentaire du chantier de reconstruction.

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Aménagement des abords de la cathédrale Notre-Dame de Paris: périmètre de l'opération Aménagement des abords de la cathédrale Notre-Dame de Paris: périmètre de l'opération

Le périmètre du projet se limite aux abords proches du monument : le parvis et ses espaces souterrains comprenant la crypte archéologique et un parking sur deux niveaux, les squares Jean-XXIII et de l’Ile-de-France jusqu’à la pointe de l’île de la Cité ; les quais de Seine haut et bas et les rues adjacentes (du Cloître-Notre-Dame et de la Cité ainsi que le quai de l’Archevêché). © Ville de Paris

En partenariat avec l’Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (EPRDP) et le diocèse de Paris et dans le cadre d’une vaste concertation publique d’une durée de six mois, la municipalité a lancé un dialogue compétitif au printemps 2021, remporté par l’équipe menée par le paysagiste belge Bas Smets notamment accompagné des agences Grau (architecture-urbanisme) et Neufville-Gayet (patrimoine).

Outre l’amélioration de l’accueil des visiteurs, il s’agissait « de magnifier la cathédrale en faisant en sorte que tout ce qui l’entoure devienne un écrin pour sa beauté et de retrouver le rapport à la Seine tout en végétalisant le site », a rappelé la maire de Paris, Anne Hidalgo, le 27 juin, lors du dévoilement du projet lauréat.

Une lame d’eau pour rafraîchir le parvis

« Notre groupement réunit huit disciplines. Nous avons travaillé d’une façon horizontale pour faire émerger une intelligence collective. Les échanges lors des ateliers mais aussi les avis reçus de la commission citoyenne nous ont permis de faire évoluer notre projet », a déclaré en préambule Bas Smets avant de rentrer dans le détail de sa proposition. « Le parvis est construit comme une clairière entourée d’arbres qui permettront de s’asseoir à l’ombre. Par temps de grande chaleur, une fine lame d’eau ruissellera sur la place de haut en bas. Cette pellicule d’eau rafraîchira immédiatement l’espace comme une averse d’été », a-t-il décrit. Le calepinage du parvis va par ailleurs être entièrement refait. Des dalles de 65 cm sur 65 cm seront posées en diagonale (à 45°) comme à l’intérieur de la cathédrale.

Une promenade de 400 m de long en bord de Seine

Une pelouse annoncera le début du parc des Berges qui se déploiera sur 400 m de long entre la Seine et la cathédrale, soit 1,4 ha. Le square Jean-XXIII auparavant clôturé sera étendu du chevet de Notre-Dame au fleuve. Il se terminera par un belvédère avec deux gradins qui « proposera des vues inédites sur l’île Saint-Louis », selon le paysagiste. Cet espace derrière la cathédrale, aussi grand que le parvis, sera agrémenté d’une pelouse bordée de tilleuls « qui offrira une relation plus intime avec la cathédrale, ses arcs-boutants et ses vitraux », a ajouté Bas Smets. Quant au nouvel alignement d’arbres dans la rue du Cloître-Notre-Dame, il protégera du vent les piétons et les touristes.

L’ancien parking transformé en espace d’accueil

Ces derniers disposeront désormais d’un véritable lieu d’accueil aménagé dans l’ancien parking. Construit en 1970, il se caractérise par de grandes piles en béton et des poutres qui supportent le jardin actuel. « En démolissant la dalle intermédiaire, nous retrouvons un espace de 4 m de haut et de 60 m de long rythmé par la structure existante et deux grandes façades vitrées qui accueillent l’ensemble des programmes : bagagerie, sanitaires, café, lieu de médiation, etc. » a décrit Susanne Eliasson de l’agence Grau. Cette promenade intérieure, continue et fluide, articulera des lieux et des temps différents : la crypte avec ses 2 000 ans d’histoire, la Seine et la cathédrale. Deux nouveaux escaliers permettront de rejoindre cet espace d’environ 3 000 m2. La trémie de l’actuel parking sera supprimée.

Un coût de 50 millions d’euros financés par la Ville

Les travaux de réaménagement des abords de Notre-Dame devraient débuter au second semestre 2024, une fois libérées les emprises actuellement occupées par les installations du chantier de reconstruction. « Le projet dans son intégralité sera achevé en 2027. Nous aurons alors augmenté la surface de végétalisation de 36 % », a précisé Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris. Le coût du projet, de l’ordre de 50 millions d’euros, est entièrement financé par la Ville de Paris.

L’équipe lauréate


Bureau Bas Smets, paysagiste (mandataire)
Grau, architecte-urbaniste
Neufville-Gayet Architectes, architecte du patrimoine
Ingérop, ingénierie multidisciplinaire
Franck Boutté Consultants, ingénierie environnementale
Les Eclaireurs, concepteur lumière
BLD Waterdesign, fontainerie
Cromos Conseil, sûreté urbaine et prévention des risques

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Exposition au Pavillon de l’Arsenal

Trois autres équipes étaient en lice pour ce projet, emmenées respectivement par Michel Desvigne, Jacqueline Osty et associés et l’agence d’architecture Aymeric Antoine et Pierre Dufour. Les quatre propositions font l’objet d’une exposition « Parvis de Notre-Dame. Quatre projets pour le réaménagement des abords de la cathédrale », présentée au Pavillon de l’Arsenal jusqu’au 28 août. Lors de la consultation, la Ville de Paris était accompagnée d’Autodesk, qui a créé un modèle 3D de la zone existante entourant la cathédrale, permettant ainsi aux équipes de mieux comprendre les enjeux et les contraintes du site et de donner vie à leurs projets d’aménagement à travers des visualisations à destination des membres du jury.

Les autres équipes en lice

 

Jacqueline Osty & Associés, avec l’architecte Bernard Desmoulin et l’agence Orma Archittettura, architectes du patrimoine

 

Michel Desvignes, avec les agences Grafton Architectes, H2O et Urban Eco, urbaniste

 

Aymeric Antoine et Pierre Dufour (architecte en chef des Monuments historiques), Ateliers jours (paysagiste) et Auxilia (urbaniste)

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