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Le quartier d’affaires de La Défense révèle ses dessous

Paris La Défense part à la conquête des 20 000 m2 d’infrastructures qui sommeillent sous l’esplanade du quartier d’affaires. L’établissement public local a confié la valorisation de ces espaces souterrains à la jeune agence d’architecture belge Baukunst. Une première phase pourrait ouvrir au public en 2022.

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« Les volumes situés sous la dalle de La Défense sont des lieux inspirants, qui stimulent l’imaginaire, uniques dans le Grand Paris. Dans un contexte de hausse de la valeur foncière, leur valorisation constitue un levier supplémentaire de transformation du quartier d’affaires en un véritable lieu de vie », a déclaré Marie-Célie Guillaume, directrice générale de l’établissement public Paris La Défense, lors de la présentation du projet de transformation de ces espaces oubliés. Celui-ci a été confié à une équipe emmenée par la jeune agence d’architecture belge Baukunst, suite à une procédure de dialogue compétitif lancée en février 2019. « Le jury était présidé par Patrick Devedjian, décédé du Covid-19 fin mars. Dès la création de l’établissement public de gestion de la Défense (EPGD) en 2009, il nous avait demandé de travailler sur ce sujet de la mise en valeur des espaces sous dalle », a rappelé Marie-Célie Guillaume.

Volumes souterrains issus de « vides de construction »

Localisés sous l’axe historique, les volumes résiduels centraux (110 000 m3) sont issus de la construction progressive de la dalle de La Défense. Résultant de « vides de construction », ils n’ont pas de fonction propre sinon de participer à la tenue structurelle de l’ouvrage et des édifices avoisinants. S’étirant sur 350 m, de la place de La Défense à l’ouest à la place Basse, à l’est, d’une largeur variant de 13 à 70 m, ces espaces sous dalle sont contigus au pôle de mobilité Cœur Transports, au parking Centre Grande Arche et au terminal de bus.

Quatre volumes distincts

Ils se composent de quatre volumes distincts : les bassins (4 600 m2, hauteur de 7 m), les plus profondément enfouis ; la Cathédrale (5 000 m2, hauteur de 6 à 11 m) qui donne accès à un volume inférieur, la crypte ; l’atelier de Raymond Moretti où se loge son œuvre monumentale baptisée « Le Monstre » par Joseph Kessel (2 240 m2, de 4 m à 12 m) et les réserves du Fonds national d’art contemporain (4 480 m2, hauteur de 2,5 m à 10 m) dont le départ est prévu en 2023.

Optimiser la porosité entre le dessus et le dessous

La proposition de Baukunst repose sur deux axes complémentaires : la création d’une continuité entre les différents espaces aujourd’hui compartimentés et l’optimisation de la porosité existante entre la dalle et les niveaux inférieurs. « Dès le début, il nous a semblé important de transformer le statut de ces volumes souterrains par les usages qu’on va y apporter — art, culture, événementiel, loisirs — tout en gardant la grammaire, la dimension géométrique des infrastructures dans lesquelles ils viennent s’imbriquer », a expliqué Adrien Verschuere, fondateur de l’agence Baukunst.

Deux réalisations phare : un anneau et une promenade

Un anneau, passerelle circulaire construite au ras de l’esplanade, à côté de la fontaine Agam, constituera l’entrée principale vers les volumes souterrains. « L’anneau surplombera le rond-point de La Défense et la place de la Statue. Les piétons pourront accéder à cette promenade directement depuis le parvis et, de là, emprunter un escalator pour plonger dans les entrailles de La Défense », a décrit Marie-Célie Guillaume.

Création d’une traverse

Une promenade publique, véritable colonne vertébrale du projet, distribuera les volumes successifs. Elle s’accompagnera à certains endroits d’un jardin intérieur relié aux espaces verts de la dalle par des trémies faisant entrer la lumière naturelle, appelée « la traverse ».

Le dispositif comprend la réalisation d’autres ouvrages comme le pavillon Agam qui accueillera l’ensemble des dispositifs techniques (ventilation, désenfumage, etc.) ou un oculus qui permettra aux piétons de l’esplanade d’observer l’activité des espaces du dessous.

Plusieurs phases successives

Le projet se développera en plusieurs séquences successives. La première phase devrait permettre, dès 2022, « de révéler au public la richesse du monde du dessous », a précisé Adrien Verschuere. Elle se limitera à la création de l’accès principal, à la viabilisation et la mise en valeur de l’atelier Moretti et d’une partie de la Cathédrale. « Dès 2022, un périmètre d’environ 7 000 à 8 000 m2 au total sera soit ouvert au public, soit seulement montré à celui-ci, soit uniquement réservé aux professionnels », a indiqué Nicolas Andreatta, directeur du développement à Paris La Défense. Les programmes qui s’y déploieront ne sont pas encore définis. « Nous commençons à discuter avec des opérateurs. Les premières pistes de réflexion portent sur des activités liées à la création artistique autour du Monstre de Moretti et sur des activités sportives comme l’escalade », a-t-il poursuivi.

Un investissement de 20 millions d’euros pour la première phase

Cette première phase représente un investissement de 20 millions d’euros, entièrement pris en charge par l’établissement public, qui exploitera aussi les lieux avec différents partenaires. Le permis de construire devrait être déposé en juillet ou en septembre en vue d’un démarrage des travaux début 2021. « Ce projet est absolument central pour Paris La Défense. La crise sanitaire ne remet pas en cause le calendrier prévu », a conclu Marie-Célie Guillaume.

Les différents intervenants

Maître d’ouvrage et investisseur : Paris La Défense
Architecte mandataire : Baukunst
Technique, fluides et économie : Setec
Stabilité : Greisch
Programmation : Attitudes Urbaines
Urbanisme : AWP
Design et acoustique : Studio DAP
Concepteur lumière : Licht Kunst Licht

 

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