Conservateur « Cette première exposition rétrospective sur Baltard s’adresse aux historiens de l’architecture, aux architectes, mais aussi aux Parisiens qui connaissent son projet des halles et veulent en savoir plus », explique Alice Thomine-Berrada, conservateur au musée d’Orsay, devant le buste de Victor Baltard réalisé en marbre blanc par Raymond Barthélémy (Institut de France, Paris).
Scénographie L’exposition de 800 m2 a été scénographiée par l’architecte Virginia Fienga, chef du département de la muséographie et des travaux au musée d’Orsay. De petits pavillons Baltard accueillent les projets qui font écho à celui des halles centrales de Paris.
« Projet d’ensemble pour l’agrandissement des halles centrales et l’amélioration des marchés qui s’y rattachent », par Victor Baltard (encre et aquarelle sur calque, vers 1843, Bibliothèque historique de la Ville de Paris) Le premier projet de Baltard pour les halles centrales s’insère dans un tissu urbain dense, avec pour point d’orgue la halle aux blés et sa coupole.
« Vue perspective à vol d’oiseau des halles centrales », par Victor Baltard (gravure, 1863, collection particulière, Sceaux) Les halles centrales, construites sur plusieurs décennies à partir de 1854, comptent douze pavillons dédiés aux différents produits alimentaires (marée, volailles, légumes, fromages, etc.). Choix de matériaux sains, mise en place de grandes ouvertures pour l’aération et multiplication des points d’eau contribuent à l’hygiène de ce monumental marché couvert.
« Elévation du pavillon n°9 et plan d’ensemble des caves en construction », planche 1-2 des « Nouvelles annales de la construction » (gravure, 1856, Bibliothèque historique de la Ville de Paris) Avec son associé Félix Callet, Victor Baltard « affine et raffine » sa réflexion sur la mise en œuvre du métal. L’enveloppe extérieure des pavillons se compose d’une structure métallique reposant sur un soubassement en brique et une assise en pierre brune des Vosges, ce qui procure un effet décoratif inédit. Pour éviter l’usage des tirants qu’il juge peu fiables et inesthétiques, Baltard assure la rigidité des grandes portées par d’importantes consoles.
« Vue des Halles », par Charles Marville et Pierre Émonts (photographie positive sur papier albuminé collée sur carton, 1880-1889, Bibliothèque historique de la Ville de Paris) Pierre François Joly, entrepreneur d’Argenteuil et l’un des pionniers de la construction métallique, est associé aux calculs de structure et chargé du montage des halles centrales. Il fournit aussi les pièces en fer. Les éléments en fonte, notamment les immenses colonnes de dix mètres de haut, sont coulés dans la fonderie de Mazières, près de Bourges, ainsi que dans les établissements Muel, Whal et Cie dans la Meuse, avant d’être acheminés à Paris. La masse des matériaux mis en œuvre est considérable : pour les six pavillons situés à l’est, pas moins de 1500 tonnes de fonte et de fer.
« Marché aux bestiaux de La Villette : façade de la grande halle avec décor de fête », par Victor Baltard et Louis Adolphe Janvier (encre, crayon et aquarelle, 1867, Bibliothèque historique de la Ville de Paris) Fort de son expérience aux halles centrales, Baltard est chargé de concevoir le marché et les abattoirs de La Villette. Il laisse cependant à l’architecte Louis Adolphe Janvier le soin de réaliser l’édifice. Les halles du marché, dont l’une subsiste encore aujourd’hui, comporte une structure aux éléments simplifiés et une ornementation aux motifs épurés. Aux lanternons qui apportent air et lumière à l’intérieur de la bâtisse s’ajoutent des chiens assis sur le rampant de la toiture.
« Eglise Saint-Augustin, Paris, élévation de la façade principale » par Victor Baltard (encre noire et rehauts d'aquarelle et d'or, entre 1860 et 1871, musée d'Orsay, Paris) De 1839 à 1860, Baltard occupera le poste d’inspecteur des Beaux-Arts de la Ville de Paris, chargé du décor d’une trentaine d’églises. Une mission attribuée à son retour de Rome où il a passé cinq ans en tant que lauréat du Prix de Rome. Entre 1859 et 1968, l’architecte conçoit et réalise l’église Saint-Augustin. L’enveloppe est en pierre pour afficher la « monumentalité » de l’édifice dans la ville. Mais la structure est métallique pour répondre à l’« ingratitude » du site.
« Décor pour l’ouverture du boulevard de Sébastopol le lundi 5 avril 1858 », par Léon Leymonnerie (aquarelle, 1858, musée Carnavalet, Paris) De 1853 à 1860, Baltard est chargé des fêtes de la Ville de Paris. Il imagine notamment des décors éphémères pour l’inauguration de nouvelles percées urbaines telles que les boulevards de Sébastopol en 1858 (image ci-dessus), de Malesherbes en 1861 et du Prince-Eugène en 1862.
« Le grand vestibule de l’Hôtel de Ville, le 23 août 1855 », par Max Vautier (aquarelle, 1856, The Royal Collection Trust, Windsor Castle) Lors de la visite de la Reine Victoria à Paris en 1855, l’Hôtel de Ville a été décoré à l’aide de plantes luxuriantes, de jeux d’eau et d’éclairages. En témoigne cette aquarelle issue d’un album conservé à Londres, l’exemplaire parisien ayant disparu dans l’incendie de l’Hôtel de Ville en 1871.
« Epure architecturale pour Antiochus et Stratonice », par Victor Baltard (graphite, plume et aquarelle, entre 1837 et 1838, musée Ingres, Montauban) Ingres, directeur de la Villa Médicis à Rome lorsque Baltard y séjourne, confie à l’architecte le décor de son tableau « Antiochus et Stratonice ». L’occasion pour ce jeune diplômé de l’Ecole des beaux-arts de démontrer ses qualités en matière de dessin et de peinture.
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.