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Avec l’inauguration, ce lundi 9 septembre, de deux unités de dessalement, le port de la Rague, à Mandelieu-la-Napoule dans les Alpes-Maritimes, poursuit son programme environnemental. Principalement orienté vers la préservation de la ressource en eau, il vise à rendre autonome en eau potable les activités de l’infrastructure portuaire azuréenne et, en premier lieu, celles liées au carénage. « Ce nouvel équipement illustre l’engagement du port de la Rague pour développer une offre de services à la pointe de l’innovation, respectueuse de l’environnement », souligne Sébastien Leroy, maire de la commune.
Une réponse alternative
Il faut dire que ce port de 422 anneaux, basé à l’extrémité ouest du département, se situe sur le bassin versant de la Siagne, soumis en 2022 et en 2023 à un arrêté sécheresse émis par la préfecture. Celui-ci imposait des mesures de restriction diverses dont celle interdisant le nettoyage des bateaux. Une situation appelée à se dupliquer, estime Franck Dosne, directeur de l’infrastructure portuaire, « voire à devenir probablement pérenne ». D’où cette volonté de décorréler les activités de plaisance des réserves d’eau potable réservées aux 21 500 habitants de la commune (chiffre de 2021) et d’apporter une réponse alternative en période de restriction.
Douze points de rejet
Aussi, deux blocs de dessalement ont-ils été installés sur l’aire de carénage, entrée sous le giron de la municipalité en 2023. Le premier - d’une capacité de 15 m3 - est destiné aux clients plaisanciers du port, il produit 500 l/h d’eau douce. Le second - d’une capacité de 7 m3 - adresse les professionnels qui y travaillent, avec une production de 250 l/h. L’ensemble est relié à des cuves connectées au réseau d’eau du site.
L’eau dessalée générée sert à alimenter la station de nettoyage des navires ainsi que l’activité de carénage, notamment les nettoyeurs haute pression, qui nécessite chaque année quelque 1 300 m3 d’eau. Le système intègre par ailleurs six points de rejets par dessaleur, sous la forme d’une canne de rejet de 3 mètres de long perforée tous les 50 cm et positionnée de façon à profiter du courant d’eau douce de la Siagne qui se jette à proximité de l’aire.
Surveillance
Un comité scientifique a été mis en place et la ville s’est engagée à mesurer très régulièrement la salinité, la turbidité et la température de l’eau du port et autour des zones de rejet. L’étude durera deux ans minimum. « Il s’agit de s’assurer que le milieu assimile comme il faut cet excès de sel provoqué par la saumure. Des nurseries ont également été installées et les coraux déjà présents sur site seront particulièrement scruté », détaille le directeur du port, titulaire des labels « Ports Propres » et « Ports Propres actifs en biodiversité ».
La collectivité a travaillé sur ce projet de 170 000 euros HT avec le bureau d’études NaturDive, le fournisseur de solution EcoTank-Monawa ainsi que les services de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM).