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Créée il y a quinze ans à Montpellier (Hérault), l’école d’animation et d’effets visuels ArtFX a choisi la Métropole lilloise pour essaimer et créer une deuxième entité. Pour accueillir les 300 élèves présents dès 2022 et les quelque 500 à 600 étudiants attendus dans quelques années, l’école, dont 95 % des diplômés (bac+5) sont embauchés à leur sortie, a décidé de frapper fort. Elle va bâtir sur le site de la Plaine Images un équipement unique en son genre permettant aux étudiants de travailler dans les meilleures conditions possibles avec les dernières technologies disponibles.
En attendant 2023, les étudiants déjà présents sur le site de la Plaine Images et ceux qui arriveront l’année prochaine vont bénéficier rapidement d’une extension de leurs locaux pour porter à 1 000 m2 l’espace disponible.
Passerelle
Le nouveau bâtiment fera lui 18 000 m2 dont 6 000 m2 dédié à l’école. L’immeuble sera scindé en deux parties. Coté Tourcoing, les 6 000 m2 seront dédiés à l’enseignement et à l’innovation et intégreront notamment un hall hybride et ouvert pouvant aussi bien servir d’amphithéâtre que de lieu d’exposition. Ils accueilleront aussi 400 m2 de studio de tournage dédiés aux étudiants, deux espaces de vie ouverts sur la ville, ou un espace d’incubation d’un partenaire technologique. Juste à côté, et reliée par une passerelle en forme de vaisseau spatial troué, la partie située coté Roubaix abritera 500 logements pour étudiants avec espaces partagés façon co-living. « La passerelle permettra aux étudiants de circuler facilement et à toute heure entre l’école et leurs logements », projette le président fondateur d’ArtFX, Gilbert Kiner
Premiers pas dans le Nord
Pour réaliser ce projet de « campus 2023 », estimé à 37 millions d’euros HT de fonds privés, Gilbert Kiner s’est entourée d’investisseurs offrant un montage avec « loyer le plus faible possible ». Il a notamment embarqué avec lui le promoteur Opalia Urban Work, basé près de Montpellier, avec qui il a déjà travaillé. Opalia, qui fera avec ce projet ses premiers pas dans le Nord, a notamment assuré la maîtrise d’ouvrage de l’Arbre blanc à Montpellier. Sur ce « campus 2023 », le promoteur assurera la maîtrise d’ouvrage tout en faisant également partie des investisseurs.
Gilbert Kiner a aussi entraîné dans l’aventure l’agence d’architecture parisienne Valode & Pistre. « Il nous a contactés il y a un an pour imaginer sur ce site incroyable cet écrin, pour un sujet qui nous passionne : les campus », a expliqué Benoît Rivet, l’architecte de l’agence Valode & Pistre.
L’architecture futuriste, en lien avec le patrimoine industriel des deux villes, donne une unicité au bâtiment, scindé en deux par une faille séparant l’école de la partie logement. Largement vitré, le campus possédera une façade protégée d’une peau métallique perforée. Le bâtiment intégrera aussi un mur de brique, vestige de l’ancienne usine qui occupait le lieu. Sur le côté de l’immeuble de la partie école, pas de peau métallique mais une façade vitrée taillée à la façon d’un diamant.
Nouvelle entrée principale
La partie école sera organisée autour d’un vaste atrium alimenté par une lumière zénithale dispensée par une ligne de vaste oculus qui se découpe dans la toiture centrale. Les logements seront bâtis autour de patios et disposeront d’une coursive extérieure. Le bâtiment va par ailleurs permettre de continuer à meubler la composition du site, dont l’aménagement est piloté par la SEM Ville renouvelée, tout en lui offrant une nouvelle entrée principale. Enfin, la synergie créée entre cette école et les activités déjà présentes sur le hub autour de l’image semble de bon augure pour l’avenir du site et pour ces deux villes en plein renouveau.
Valode & Pistre aime Roubaix
« C’est une coïncidence totale », sourit Benoît Rivet, architecte de l’agence d’architecture Valode & Pistre. En 2021, l’agence parisienne s’intéresse en effet à Roubaix via deux projets distincts. Le premier est bien sûr le campus 2023 d’ArtFX. Le deuxième, beaucoup plus petit, concerne la réhabilitation d’un groupe de maisons ouvrières de la ville. Assia Ghani et Mélina Ndoumbe ont, en effet, avec ce projet remporté le premier prix du concours lancé par l’agence parisienne autour de l’habitat durable : « Archi jeunes, habiter demain ». Les deux jeunes architectes ont imaginé dans un îlot en lanière, à l’angle des rues des Fossés et de la rue Saint Eleuthère, en périphérie sud-est du centre-ville, la création d’« un jardin en cœur d’îlot ».