Expériences vécues « L’espace public, le mieux, c’est encore de le vivre », expliquait en préambule Youssef Tohmé, architecte-urbaniste et commissaire de l’exposition d’Agora 2014. Avant d’ajouter : « mais il n’y a pas une forme unique d’espace public ». Et en tout cas, pas de formule exacte. La scénographe Petra Blaisse et lui ont donc investi le Hangar 14 pour y mettre en scène les deux extrêmes de l’aménagement, du plus flou au plus orchestré. Ainsi, les institutions participantes ont exposé panneaux et maquettes dans l’espace hyper-ordonné du rez-de-chaussée du bâtiment. Avec ses gabions omniprésents et sa signalétique surabondante, le lieu en devenait écrasant.
La limite est floue. A l’étage du Hangar 14, à l’inverse, le visiteur pouvait se sentir décontenancé. Sans aucune indication, difficile en effet de deviner ce que dissimulaient ces grandes ondulations blanches. Derrière ce rideau se tenait de fait l’exposition principale de la Biennale : [Limites].
Cartes postales Puisque la définition de l’espace public ne peut être unique, l’exposition [Limites] proposait un voyage en images à Ouagadougou, Tokyo, Skopje ou Beyrouth. Ces cartes postales animées racontaient combien une société peut réguler ou au contraire improviser son environnement quotidien.
Echanges sur la place publique. En une dizaine de débats, architectes paysagistes, élus ou entrepreneurs ont attaqué l’espace public sur tous ses fronts, depuis sa conception jusqu’à sa sécurisation. Ici, lors d’un débat animé par la critique d’architecture Catherine Pierre, Nicolas Michelin (à gauche), Jacques Ferrier (à droite), l’adjointe à l’urbanisme de Bordeaux, Elizabeth Touton, Jeremy Nadau et Winy Maas s’interrogeaient sur sa capacité à être encore dessiné.
Invité surprise. Elle n’était pas inscrite au programme mais la venue de Rem Koolhaas (à gauche) a marqué l’ouverture de la biennale 2014. Avec Youssef Tohmé (au centre) et le journaliste Rémi Cambau (à droite), l’architecte néerlandais a évoqué son dernier périple à Singapour, en s’interrogeant sur le devenir des espaces publics dans une métropole hyper-robotisée, aux rues vidées de toute population. Mais sans doute est-il encore trop tôt pour apporter une réponse.
Espace vraiment public. Agora 2014 ne pouvait aborder le sujet de l’espace public sans en profiter pour s’en emparer. La biennale a donc essaimé dans Bordeaux, comme ici sur les quais, où ces chaises permettaient d’assister à la retransmission des débats… ou, tout simplement, de faire une pause au soleil pour admirer le Miroir d’eau voisin.
Démolition participative. Sur la place Pey-Berland, entre la cathédrale Saint-André et l’hôtel de ville, Bordeaux s’est offert un autre monument, mais éphémère. A l’invitation de l’artiste Olivier Grossetête, le public a pu apporter son carton à l’édifice… Avant que 500 enfants ne soient autorisés, dimanche, à prendre part à la destruction de ces «Bâtisses Sœurs ».
Grands espaces. A l’occasion d’Agora 2014, le centre d’architecture Arc-En-Rêve a ouvert sa nouvelle exposition, dédiée au travail de Bas Smets. Le paysagiste belge a saisi cette occasion pour faire un retour sur sept années de pratique, depuis qu’il a créé son agence à Bruxelles. Tout simplement intitulée « Paysages », cette réflexion sur la grande échelle, qui permet de décerner les axes vitaux des territoires pour mieux les faire évoluer, est présentée jusqu’au 9 novembre à l’entrepôt Ferrère. Renseignements : www.arcenreve.com
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.