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Culturespaces est une société notamment connue pour ses Carrières de lumières et pour les Ateliers de lumières ouverts à Paris en avril dernier qui mettent actuellement en scène les peintures de Gustav Klimt. Créée en 1991, la société gère des monuments, musées et équipements culturels et intervient via une délégation de service public pour dix sites (le Musée Jacquemart-André, la Cité de l’Automobile, les Arènes de Nîmes, le Théâtre Antique d’Orange, etc.), dont deux dédiés à la vidéo immersive.
Son projet pour la base sous-marine qui sera rebaptisée Les Bassins de Lumière repose sur le procédé Amiex (Art et music immersive experience), un concept développé en 2012. Il s’agit d’expositions numériques immersives monumentales avec des œuvres d’art numérisées et projetées sur les murs et sols. Le projet de Culturespaces concerne une partie du bâtiment : les alvéoles 1 à 4. La mairie a demandé au délégataire de réserver un espace à la jeune création numérique (troisième alvéole) et à l’histoire des lieux (quatrième alvéole) ; la vidéo immersive sera implantée dans les deux premières alvéoles. Le reste de la base — les alvéoles 7 à 10 et les toits — fera l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt, qui sera lancé en 2019.
Une rénovation globale à 30 millions d’euros, contre une DSP de 7 millions d’euros
La proposition de Culturespaces a séduit Alain Juppé et son équipe pour ce lieu bordelais emblématique, mais difficile à exploiter. Ce bâtiment de 42 000 m2 est l’une des cinq bases pour sous-marins construites par les Allemands sur la façade atlantique française au cours de la Seconde guerre mondiale, entre 1941 et 1943, elle a accueilli des sous-marins italiens et allemands. La mairie a envisagé une rénovation il y a dix ans, mais le coût s’élevait à 30 millions d’euros avec une incertitude sur l’efficacité de la reprise des bétons.
Elle est devenue un lieu culturel à l’ambiance particulière — plongée dans l’obscurité, elle est composée de bassins qui se jettent dans les bassins à flot. Elle est propice à des expositions monumentales et originales. Aujourd’hui, c’est l’Annexe, une extrémité du bâtiment qui accueille les expositions temporaires. « Culturespaces pourra utiliser toutes les surfaces du bâtiment pour ces projections et jouer avec l’eau, sans avoir besoin de faire des travaux sur la structure », précise Fabien Robert, adjoint municipal chargé de la culture. Le contrat de DSP prévoit 7 millions d’euros sur 15 ans : des passerelles seront créées pour traverser les bassins ainsi qu’un bâtiment d’accueil sur le parking ; il est également prévu de sécuriser les plafonds et d’occulter les alvéoles avec des rideaux spéciaux pour créer le noir total (elles sont aujourd’hui éclairées par les ouvertures sur les bassins à flot qui donnent un effet « lumière au bout du tunnel »).
A terme, la mairie souhaite reconnecter le site au quartier des bassins à flot, en cours de construction, et à qui la base tourne aujourd’hui le dos. Des aménagements sont prévus pour faciliter l’accès au site et dans le cadre de l’ appel à manifestation d’intérêt (AMI), la mairie demandera aux candidats de proposer une ouverture côté bassins à flot, accès existant mais aujourd’hui condamné, compte tenu de l’état de dégradation de cette partie du bâtiment.