Cool-Roof France veut faire de la donnée thermique un levier stratégique

Avec Kyteos, outil de surveillance thermique satellitaire, l’entreprise française, spécialisée dans le cool roofing – technique de revêtement en toiture anti-réchauffement –, souhaite contribuer à la massification de la transition énergétique des bâtiments.

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Cool-Roof
Opération de cool roofing sur un toit parisien.

Franchir une étape dans le développement de Cool-Roof France : tel est l’objectif que se sont fixés les dirigeants de l’entreprise finistérienne, qui fête ses 10 ans cette année. Implantée également en Espagne, au Portugal et en Grèce, elle ajoute à son arc une nouvelle corde, celle de la production puis de l’analyse de datas thermiques obtenues par satellite.

« Kyteos est une plateforme qui va permettre à nos clients possédant plusieurs fonciers d’obtenir une cartographie, un screen, de la consommation énergétique de leurs bâtiments, afin de pouvoir ensuite faire des choix éclairés et en toute connaissance de cause », détaille François Hascoet, responsable grands comptes de Cool-Roof France.

Hiérachiser les bâtiments

Concrètement, en croisant à la fois des données satellitaires et des algorithmes thermiques avancés, les gestionnaires d’actifs, foncières ou collectivités, seront en capacité de hiérarchiser leurs bâtiments et d’identifier ceux d’entre eux étant les moins résilients et les moins préparés aux températures élevées auxquelles nous allons être de plus en plus exposés.

« Pour un client qui possède, disons, 100 bâtiments, Kyteos pourra identifier les 10 qui sont les moins bien préparés à des conditions climatiques extrêmes telles qu’une canicule », poursuit François Hascoet.

Une fois la cartographie établie, Kyteos pilote un monitoring permettant un suivi des bâtiments et l’obtention de mesures identifiables sur ses cinq façades. Puis propose des solutions en fonction du diagnostic réalisé, comme l’installation de panneaux photovoltaïques, la végétalisation, l’isolation ou la peinture cool-roofing – cœur de métier de l’entreprise.

Carte d’identité thermique

L’outil Kyteos, bien que développé par Cool-Roof France, se veut une technologie indépendante, « évolutive et ouverte ». Il a d’ores et déjà été testé par un acteur du property, présenté comme une société gérant plus de 1 000 bâtiments, correspondant au cœur de cible de l’entreprise bretonne : un groupe multipropriétaires cherchant à établir la « carte d’identité thermique » de chacun de ses lots pour pouvoir effectuer les bons arbitrages – vendre, garder au sein du portefeuille tout en déclenchant des travaux, isoler, végétaliser, etc.

Et, bien sûr, isoler grâce au cool roofing. « Depuis 10 ans, nous avons peint un peu plus d’un million de mètres carrés », chiffre François Hascoet. La marge de progression reste conséquente, avec un marché total estimé à 300 millions de mètres carrés, selon une étude réalisée par l’entreprise.

Capteurs et base de données

Dans un contexte de récurrence des épisodes caniculaires, comme cela a été le cas à partir du mois de juin, l’isolation extérieure apparaît comme une solution de bon sens, à la fois écologique et économique. C’est en tout cas le message que veut faire passer la société bretonne. « Le cool roofing apporte des gains tangibles et vérifiables : -8 degrés de baisse de température à l’intérieur des bâtis et entre -20 à -40% de recours à des solutions de refroidissement telles que la climatisation », estime son responsable grands comptes.

En amont du cool roofing, une instrumentation des bâtiments est effectuée grâce à des capteurs, qui permettent de quantifier, grâce à l’établissement d’une importante base de données, les économies réalisées et la baisse de température générée.

Ingrédient mystère

La peinture anti-UV de Cool-Roof France est thermo-réflective, renvoyant jusqu’à 90 % des infrarouges et de l’énergie solaire captés. Cette solution, testée dans des pays au climat plus chaud que la France, pousse plus loin le curseur d’une isolation thermique dont le recours est banal dans des pays comme l’Espagne ou la Grèce, où nombre de bâtiments sont enduits de peinture blanche à la chaux.

Là où la société finistérienne se distingue, c’est par la composition de sa peinture isolante, dans laquelle est incorporé un « ingrédient » aussi original que local : de la poudre de coquilles d’huîtres. Avec son siège situé à Le Faou, entre Brest et Quimper, il est peu de dire que les kilomètres de littoraux de manquent pas pour se fournir.

Dorénavant, en plus de cette solution particulièrement innovante créée il y a 10 ans, Cool-Roof France compte bien démocratiser le recours à la donnée thermique pour franchir un nouveau cap : celui de l’adaptation à des conditions climatiques appelées à devenir plus erratiques et globalement plus élevées.

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