À Molenbeek-Saint-Jean, le long du canal de Bruxelles Capitale, la porte de Ninove s'inscrit dans une zone d'entreprises en milieu urbain où la mixité programmatique entre habitation et industrie est encouragée.
C'est en étudiant des filiations culturelles et les mutations inhérentes à la nouvelle révolution industrielle - érosion de l'emploi, mobilité, porosité des vies privée et professionnelle, courants « maker » ou « hacker », culture du Do it yourself -que l'architecte a défini son projet.
Estimant que ces procédés peuvent apporter à l'habitat des cycles de construction inédits avec des acteurs ouverts à l'appropriation par les habitants, Il réunit dans un même espace les savoir-faire, les outils et les matériaux nécessaires aux initiatives d'auto-construction assistées par ordinateur.
Les potentialités du béton sont explorées dans des bâtiments signal et les typologies d'une « hack architecture » offrant des espaces en plus, des lieux de libre expression et des volumes flexibles. En référence à l'artisanat préindustriel, l'architecte tente de définir comment les logements peuvent intégrer des microentreprises. Il s'interroge aussi sur la production de l'énergie et des biens matériels à l'échelle locale et sur l'évolution du monde du travail revisité par l'éthique des hackers.
L'architecte opte pour des modules préfabriqués en béton transportés par canal, ce qui limite l'impact des travaux.
Si la structure homogène poteaux poutres dalles et son maillage d'éléments produits en série réduit les coûts, la trame facilite le passage des gaines et optimise la capacité d'évolution du bâtiment. La façade non porteuse préfabriquée et son bardage de béton fibré favorise les stratégies de réemploi d'un édifice résilient, évolutif par nature.
