Boulevard du Président-Wilson à Bordeaux, l’Hôte*ntique démarre une nouvelle vie. Vincent Cigana, peintre décorateur, a restitué l'esprit de cette demeure girondine aux vitraux signés, moulures, dorures, boiseries et tapisseries. Il a mis en œuvre des solutions techniques raffinées avec un budget contraint dans un délai court. « Le chantier a duré cinq mois pour tous les corps d’état, sur une surface d’environ 400 m² sur trois niveaux, explique l’artisan. Pour réaliser un travail soigné, j’ai prévenu la cliente qu’il me fallait intervenir très en amont pour préparer les supports : détapisser, refaire les plâtres, reprendre les boiseries, les petits bois des fenêtres… Il y a eu beaucoup de ponçage, de mouluration. »
Le tout a été mené de main de maître dans les délais impartis, soit deux mois de préparation du chantier et deux mois de mise en peinture, avec un important travail de conseil de la part de l’artisan pour accompagner cette restauration. À l’image de cette toile de jute murale ancienne dans la cage de l’escalier, badigeonnée à la chaux « afin d’obtenir une matière qui se marie avec le support tout en conservant l’effet de relief », explique l’artisan, une préconisation qui répond à des restrictions budgétaires. Ou encore ce choix de teinte grège et cette déclinaison de camaïeux « pour harmoniser le décor de chaque pièce tout en apportant à chaque fois des nuances ». Cette réalisation élégante allie des techniques anciennes, des peintures contemporaines de qualité et le savoir-faire du peintre décorateur.
La patine de vieillissement
Dans la petite pièce bibliothèque, les fonds comme les boiseries ont été traités avec une peinture glycéro velours d’Unikalo pour un entretien facile au niveau de la lessivabilité. La finition, « une vieille recette maison », explique l’artisan, est obtenue avec un glacis à l’huile de lin, auquel des pigments sont ajoutés en fonction de la patine souhaitée.

Les dorures
Au niveau des encadrements, certaines dorures avaient été dégradées par le temps ou des infiltrations d’eau. Après une préparation de fond et une remise en état de la couleur, de l’or a été posé sur les parties usées par le passage des mains.

La chaux
Faute de budget suffisant, la cage d’escalier n’a pas pu être totalement refaite. L’artisan a proposé à sa cliente d’imprimer la tapisserie ancienne, qui était gaufrée, afin de bloquer les poussières. Un badigeon à la chaux a été appliqué en deux couches. Il apporte un effet de matière et un rendu de fibres naturelles à la toile qui a été conservée.

La teinte
Toutes les pièces ont été décorées dans une couleur différente. Le but étant de les coordonner depuis l’entrée jusqu’au R+2. « Je travaille sans nuancier. J’explique le choix de couleur au client, ensuite j’associe des pigments supplémentaires si nécessaire pour accorder la teinte à la lumière et à l’ambiance de la pièce. » La peinture Aquaryl d’Unikalo a été retenue sur les supports plâtrés, « parce qu’elle ne marque pas les reprises de travail, qu’elle apporte un très joli tendu, et que les teintes sont stables dans le temps ».
