Fernand Pouillon (1912-1986) a été l’un des grands bâtisseurs des années de la reconstruction dans l'immédiat après seconde guerre mondiale. Auteur de nombreux équipements et bâtiments publics, en France comme à l'étranger (Marseille, Aix-en-Provence, Algérie, Iran, région parisienne, etc.), il est désormais unanimement reconnu comme l’un des grands maîtres de l’architecture.
Précurseur du développement durable, attentif à la beauté des espaces qu’il dessine, aux paysages dans lesquels il s'inscrit, comme à la culture et aux coutumes des habitants ; Pouillon substitue au béton les qualités de la pierre, du verre, de la céramique et du bois.
Englué dans d'obscures malversations financières de la part de partenaires indélicats, condamné à de la prison en 1963, radié à vie par l’Ordre des architectes, Fernand Pouillon rejoint l’Algérie en 1966 où il exercera sa profession jusqu’en 1984. « Mémoires d’un architecte » paraît en 1968. Il livre là sa vérité, ses débuts à Marseille, sa carrière fulgurante, ses rencontres et sa disgrâce.
Amnistié en 1971 par Georges Pompidou, finalement réintégré à l'Ordre des architectes en 1978, Fernand Pouillon regagnera la France en 1984 et sera fait officier de la Légion d'honneur en 1985, par François Mitterrand. Un demi-siècle après sa parution, les éditions du Seuil rééditent le testament d'un grand bâtisseur, mais aussi d’un grand penseur de l’architecture.