Le mois de novembre, avec son «Jour des morts», nous a incité à feuilleter ce très beau livre qui est, à en croire son éditeur, le premier ouvrage de synthèse sur tous les aspects du patrimoine funéraire français. Une approche à la fois historique, artistique et thématique, qui donne une vision d’ensemble au travers d’une iconographie abondante, parfois bouleversante, et souvent inédite.
Tout commence, pour les auteurs – placés sous la direction de Régis Bertrand et Guénola Groud - le 23 prairial an XII (12 juin 1804), où un décret impérial redéfinit l’organisation des sépultures et des pompes funèbres. Là se situe l’acte fondateur qui ouvre la voie à la création de grands cimetières urbains. La convergence d’initiatives publiques et privées contribuera ensuite à y élaborer un paysage à la fois minéral et végétal, qui ne cessera d’évoluer au gré des rites, des croyances religieuses et des pratiques funéraires.
Une trentaine de spécialistes ont planché ici pour relater l’histoire des grands cimetières urbains, de 1804 à nos jours. Une première partie retrace l’évolution de ce paysage, de la cité des vivants à celle des morts, entre hygiénisme et confessions religieuses. Treize monographies font ensuite découvrir aux lecteurs des cimetières d’exception, d’Amiens à la Guyane, de Marville au cimetière animalier d’Asnières... Enfin, une troisième partie inventorie deux siècles d’art funéraire, en nous rappelant au passage que les cimetières forment, volens nolens, de vastes musées de plein air où coexistent architecture, sculpture, arts décoratifs, photographie et art floral...
