Selon la Cnamts (Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés), 14,8 % des chutes de hauteur graves (incapacité permanente ou décès) dans le BTP en 2007 proviennent des échafaudages ou des coffrages. Même si ces accidents concernent plus les entreprises utilisatrices que les entreprises de montage, la sécurité est un des thèmes majeurs de réflexion pour ces dernières et pour les fabricants. Une sécurité qui doit être assurée en permanence, aussi bien pendant le montage et le démontage que pendant la phase d'utilisation.
Les innovations dans ce domaine ne manquent pas. Elles s'appliquent à optimiser les dispositions du décret du 1er septembre 2004 afin de tendre vers le niveau du « zéro accident grave ». Ainsi, la plupart des fabricants, dont tous les titulaires de la marque NF, proposent des systèmes à montage et démontage sécurisés, dits MDS, dont le niveau n+1 ne peut être monté tant que le garde-corps définitif de ce même niveau n'est pas installé. Un concept actuellement en discussion (voir avis d'expert). La notion de sécurité permanente est parfois poussée assez loin : Layher propose, sous le concept de « barrière écluse », un système de garde-corps basculant qui permet de faire passer de volumineux objets (palettes, grosses pierres) à l'intérieur de l'échafaudage sans créer de vide propice à la chute.
Si les principes d'assemblage des échafaudages sont désormais bien établis, les améliorations techniques consistent surtout à optimiser chacun des morceaux du puzzle. Ainsi, les pièces en bois (plinthes, platelages...) sont souvent remplacées par des éléments en acier dont le comportement mécanique et la géométrie sont mieux maîtrisés. Côté montants et moises, l'acier est aussi le matériau de la quasi-totalité du parc matériel d'échafaudages.
L'utilisation de l'aluminium, plus léger à résistance équivalente que l'acier mais également plus coûteux, peine à se développer. Un essor d'autant plus difficile que les éléments en aluminium constituent une prise de choix pour les voleurs sur les chantiers. Pour autant, le marché existe puisque des échafaudages « tout aluminium » sont disponibles (R200 Record de Comabi). La légèreté de l'aluminium permet même de concevoir des échafaudages d'un nouveau type ; l'échafaudage valise d'Ultralu, par exemple, est un système mobile qui, démonté et empaqueté, n'occupe que 20 % du volume d'un véhicule utilitaire pour un poids limité.
Si les matériaux composites présentent beaucoup d'avantages (légèreté, limitation du dérapage, facilité de nettoyage), ils n'ont pas encore trouvé de perspective de débouchés sur le marché : des prototypes ont été fabriqués (Layher a conçu un plancher en fibres de verre, primé en 2007 à Batimat) mais leur coût, très élevé, ne permet pas encore de les rentabiliser, surtout dans le contexte économique actuel.
Des logiciels justifient simplement les échafaudages
Le décret n° 2004-924 du 1er septembre 2004 (et l'arrêté du 21 décembre qui en découle) rend obligatoire la justification par calculs d'un échafaudage. Les professionnels doivent donc, lorsque le type de montage qu'ils proposent ne figure pas dans la notice technique fournie par le fabricant, présenter les notes de calculs et les plans d'installation qui le justifient, quelle que soit sa taille (ces justifications étant rendues obligatoires pour les échafaudages de plus de 24 m de haut).
Les entreprises de grande taille disposent souvent de services d'études d'ingénierie en interne pour effectuer ces calculs, parfois très complexes. Mais les sociétés de taille modeste n'en possèdent pas. Pour calculer les descentes de charges ou la résistance au vent d'un échafaudage, elles peuvent donc s'appuyer sur des logiciels fabricant qui se chargent de le faire à leur place (Noémi + d'Entreposes Echafaudages et Mills, Wincal2 de Layher...). Sans oublier que si le poseur est garant du bon montage de l'échafaudage, une fois livré, la garde de celui-ci est transférée à l'utilisateur. C'est ce dernier qui doit alors faire les vérifications préalables à sa mise en service
