Après un long processus de négociations, Grand Delta Habitat (GDH) a confié à Eiffage Construction la réalisation de son programme immobilier « Seul sur Mars » sur un terrain de 2 300 m2 au nord-est de L'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), bordé sur deux côtés par une rivière. L'entreprise générale a comme défi de faire sortir de terre dans le courant du premier trimestre 2025 trois groupes de deux maisons d'environ 100 m2 SP chacune, autonomes en énergie, qui permettront à leurs locataires de ne pas payer de charges liées à leur occupation.
Avant les premiers coups de pioche en septembre prochain, des études seront encore nécessaires pour valider les modes opératoires proposées par la major, qui, « en note globale sur la base de critères techniques et financiers, a été meilleure que GCC également en lice », précise Olivier Desroche, responsable Pôle Technique Immobilier chez GDH. Celui-ci prévoit un budget de 3,6 M€ TTC (2,3 M€ HT) pour ce projet expérimental ayant vocation à tester des solutions pouvant être dupliquées par la suite.
Habitations troglodytes. L'enjeu est de garder l'esprit des maisons conçues par les trois agences d'architecture que le bailleur social et la commune ont sélectionnées fin 2018 sur la base d'une note d'intention et d'une première esquisse. Atelier Avignon Architecture a imaginé deux habitations de type troglodyte, dont une équipée d'une tour de 10 m réservée à la nuit. Composées d'éléments préfabriqués en béton décarboné qui garantissent une isolation thermique et phonique optimale, elles seront couvertes d'une toiture végétalisée. Les maisons proposées par MAP Architecture (Marseille) seront aussi troglodytes avec des parois en briques de terre crue pour réguler l'humidité et améliorer le confort d'été. En partie enterrées, elles seront recouvertes de toitures végétalisées en forme de coques. Y sera également testé un système de bac-tampon dans les douches inventé par la start-up Ilya, permettant de recycler l'eau chaude. Architecture Environnement (Montpellier), enfin, a conçu deux constructions en bois biosourcé posées sur pilotis et abritées par une même toiture en forme de vague.
L'ensemble sera alimenté en électricité par une éolienne et des panneaux solaires, le tout raccordé à un système d'autoconsommation collective et de batteries de stockage. Le bailleur a calculé que les charges énergétiques propres à chaque logement seront assurées à 85 %, les 15 % restants étant couverts par la revente de l'électricité excédentaire.
Des jardins potagers cultivés en permaculture, un système de récupération des eaux de pluie et des bornes de recharge électrique complètent le dispositif. GDH prévoit ensuite de former les futurs habitants à la gestion participative de la résidence et à la sobriété énergétique.
