Pour la première fois depuis sa création en 1851, l’Exposition universelle invite le monde entier à réfléchir à comment « nourrir la planète », puisque tel est le thème de la prochaine édition qui se tiendra du 1er mai au 31 octobre 2015 à Milan (Italie). Plus de 141 pays participeront à cet événement qui devrait attirer plus de 20 millions de visiteurs. « Nous avons voulu que le Pavillon France s’inspire des halles de Baltard qui furent longtemps le ventre de Paris, explique son commissaire Alain Berger. Car en 2050, l’humanité pourrait compter plus de 9,7 milliards d’individus, dont la majorité habitera en ville. »

Scénographie
Avec son grand toit protecteur et son rez-de-chaussée dégagé, le bâtiment s’apparente effectivement à un vaste marché couvert. Sa surface utile est de 2000 m². Sauf qu’au lieu de disposer les produits alimentaires sur des étals, ceux-ci sont accrochés au plafond et dessinent une « voûte d’abondance » qui culmine à 12 mètres au-dessus des chalands. « La scénographie est plus forte si l’architecture l’est aussi », estime l’architecte et scénographe Adeline Rispal. « Façade et plafond ne forment qu’un seul et même objet, tout comme l’extérieur et l’intérieur », décrit l’architecte Anouk Legendre de l’agence X-TU. Le budget global de l’opération s’élève à 20 millions d’euros.

Structure
L’entreprise Simonin, créée en 1967 dans le département du Doubs, est chargée de fabriquer et monter la structure en bois lamellé-collé du Pavillon France. L’un de ses fondateurs, Dominique Simonin, explique que « la charpente se compose d’un millier de pièces différentes par leurs courbures, fixées par des assemblages invisibles ». Il ajoute : « C’est un joli ouvrage, nous allons faire de notre mieux pour le réaliser. » Cet ouvrage, qui pourra être réutilisé après l’Expo, s’apparente au « Metropol Parasol » imaginé en 2011 par l’architecte allemand Jürgen Mayer au centre-ville de Séville (Espagne, voir notre portfolio). Tous deux servent de belvédères et de restaurants panoramiques.