Les entreprises ne sont pas les seules à se regrouper face à la mondialisation. Les grandes écoles, qui veulent rayonner sur un marché européen, voire international, nouent de plus en plus des alliances.
A Marseille, trois établissements d'enseignement supérieur - écoles de chimie (ENSSPICAM), de physique (ENSPM), de mécanique (ESM2) - ont fusionné en octobre pour donner naissance à l'Ecole généraliste d'ingénieurs de Marseille (Egim). Et d'ici quelques jours, le ralliement de l'Ecole supérieure des ingénieurs de Marseille (Esim), rattachée à la chambre de commerce et d'industrie, devrait être officialisé. L'Institut supérieur du bâtiment et des travaux publics (Isba-TP), dépendant de l'Esim et qui dispense une formation d'un an post-diplôme d'ingénieur, conservera son autonomie juridique. « Le rapprochement est devenu une nécessité économique, observe Jean-Paul Fabre, administrateur provisoire de l'Egim. La création d'une structure généraliste répond aussi mieux aux besoins des employeurs, qui recherchent des ingénieurs pluridisciplinaires. » Philippe Zanin, directeur de l'Esim, ajoute : « Dans un contexte de concurrence internationale, les petites écoles auront du mal à se faire une place. D'où la nécessité d'atteindre une taille critique et de s'appuyer sur un réseau. »
Un objectif de 350 étudiants
Le projet, qui dormait dans les cartons depuis 1999, a véritablement décollé en avril 2003, lorsque le Conseil national de l'enseignement supérieur a donné son feu vert. Pour préparer les esprits à cette mini-révolution, les personnels enseignants et administratifs ont d'abord été reçus en entretiens individuels. « Nous avons ensuite organisé en mai dernier deux journées de travail durant lesquelles les salariés ont notamment réfléchi aux valeurs à donner à l'Egim », raconte Jean-Paul Fabre.
Ce nouveau lieu de savoir, qui a accueilli ses 125 premiers étudiants à la rentrée dernière, emploie au total 80 enseignants et 140 intervenants extérieurs. « Nous avons volontairement limité le nombre d'inscrits la première année, témoigne Jean-Paul Fabre. Mais nous aimerions atteindre les 350 étudiants assez rapidement. » L'Egim, qui devrait emménager sur le technopôle de Château-Gombert, au nord de la cité phocéenne, devrait incessamment rejoindre le prestigieux réseau des écoles centrales.