"Une majorité de matériaux est éligible à une seconde vie"

Donner une seconde vie aux matériaux et produits de construction est un enjeu crucial pour le secteur du bâtiment. L’architecte Julien Choppin (du collectif Encore Heureux) démontre les possibilités du réemploi dans le n°359 des Cahiers techniques du bâtiment.

Image d'illustration de l'article
Julien Choppin, architecte, fondateur de l’agence Encore Heureux

CTB : Tout peut-il être réutilisé dans un bâtiment existant??

Julien Choppin : Hormis les matériaux dangereux, qui nécessitent des traitements spécifiques, une majorité est éligible à une seconde vie. Parfois, le recyclage est plus approprié, dans le cas du métal par exemple, dans un but d’optimisation de la matière. Mais autant cette filière est déjà structurée, autant le réemploi en est encore à ses balbutiements. Bien qu’il y ait plus d’exemples construits avec des matériaux issus du second œuvre, les lots de structure peuvent être concernés, notamment à partir de la filière sèche. Mais concrètement, les lots d’étanchéité par exemple peuvent difficilement profiter des opportunités du réemploi. Autre point à souligner?: il est plus aisé de réutiliser des matériaux bruts que des isolants constitués d’un «?sandwich?» de polystyrène et plâtre…. Je citerais à ce propos l’exemple de l’architecte Gilles Perraudin, chantre de la pierre, qui revendique de «?construire les carrières de demain?».

CTB : Quel serait pour vous, en tant que concepteur, le frein à lever en priorité pour un développement du réemploi??

J.C : Certainement l’aspect réglementaire, parce qu’il bloque tous les autres. L’identification du gisement a progressé et de nombreux acteurs se montrent aujourd’hui concernés par la question du réemploi et de la réutilisation dans la construction, mais l’absence de certification des matériaux et produits qui y sont éligibles décourage les initiatives. Sa massification est donc en grande partie conditionnée par un assouplissement des normes. En ce qui concerne nos projets, dans le cadre de l’expérimentation, nous travaillons avec un bureau de contrôle qui développe une approche interprétative des normes pour vérifier l’aptitude à l’usage de ces matériaux et produits, mais ce type de pratique est difficile à généraliser à grande échelle. D’autre part, le réemploi peine encore à sortir du registre de l’artisanat face à un recyclage déjà bien industrialisé et amplement soutenu par la politique européenne. Il faut souligner aussi qu’il suppose d’envisager différemment l’acte de construire…

Lire l'intégralité de l'entretien sur le site des Cahiers techniques du bâtiment

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