« Lutter contre le travail illégal dans le BTP est une priorité absolue, mais la tâche administrative est lourde et pèse sur des conducteurs de travaux déjà bien occupés », pointe Paul Socquet, co-fondateur de la start-up mashe. D’où l’idée de créer avec Humbert Monnot, rencontré 10 ans plus tôt sur les bancs de l’ESTP et lui-même confronté à cette difficulté dans le cadre d’une première expérience en entreprise, une application pour « mâcher la tâche des conducteurs de travaux » en matière de lutte contre le travail illégal. « Notre proposition, qui s’adapte à toute taille de chantier, a fait mouche, car nous avons identifié un besoin criant sur le terrain », poursuit Paul Socquet. La jeune pousse voit le jour en mai 2023 après une période de R&D.
S’assurer que les compagnons qui arrivent sur les chantiers sont bien en règle
Afin de permettre au manager de s’assurer que son chantier est bien en règle sur le plan du droit du travail, la solution de mashe vise ainsi à faciliter la gestion des autorisations d’accès des salariés. Le principe : l’utilisateur envoie en vrac à l’application web des pièces - documents d’identité, cartes PRO BTP, déclarations préalables à l’embauche…- qui permettent de s’assurer que chaque personne a été embauchée dans les règles.
L’IA analyse ensuite les documents pour en extraire les informations pertinentes et scanne notamment le QR code des cartes PRO BTP, puis les classe. « Les pièces, accessibles à tout moment et en tout lieu, sont rangées sur la plateforme conformément au RGPD. Les données sont hébergées sur le cloud par des prestataires français comme Dassault Systèmes», assure Paul Socquet. L’outil offre aussi une garantie de protection des données sensibles des compagnons et des chantiers contre les cyberattaques.
L’utilisateur est par ailleurs prévenu par mail en cas de pièce manquante ou avant les échéances de renouvellement des documents.
Gestion sécurisée des accès sur les chantiers
Autre fonctionnalité : la gestion des accès sur les chantiers, via un badge généré par l’application. « Une connexion au système des tourniquets permet de de ne laisser entrer que les personnes dont les données ont été validées dans mashe », décrit Paul Socquet. Et d’ajouter : « nous avons développé d’autres fonctions qui permettent d’améliorer le suivi de la sécurité et la logistique ». Traçabilité via un scan du badge des présences aux réunions « sécurité », suivi des fournitures d’EPI aux sous-traitants…
Distinguée par Léonard, la plateforme d’innovation de Vinci, « parmi les 10 start-up à mettre en lumière dans le groupe cette année», mashe compte parmi ses clients, outre des filiales du groupe (GTM Bâtiment, Sogea…), des entreprises comme Léon Grosse, Demathieu Bard ou encore Spie Batignolles. Prochaine étape pour la jeune société : fluidifier la vie sur le chantier en s'appuyant sur la connaissance de toutes les personnes sur site.