Un observatoire pour aider à la décision

L’Aquitaine se caractérise par trois types de côte : la côte sableuse, entre l’estuaire de la Gironde et Biarritz, la côte rocheuse, de Biarritz à la frontière espagnole, et le Bassin d’Arcachon. Dans les années 1970, la Miaca s’était déjà inquiétée du recul du trait de côte et avait demandé qu’il soit étudié et suivi. Pourvu d’un comité de pilotage, coprésidé par l’Etat et le conseil régional d’Aquitaine, l’Observatoire de la côte aquitaine résulte du besoin d’un outil d’aide à la décision pour la gestion et l’aménagement du littoral. Porté techniquement par le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) et l’Office national des forêts (ONF), il a débuté ses travaux en 1996 : suivi du trait de côte, son analyse, restitution des données avec une cartographie des risques… Sur la côte sableuse, par exemple, les relevés se font à partir de 105 repères installés tous les 5 km, complétés par des mesures prises grâce à un GPS différentiel, des photos aériennes planes et obliques et des images spatiales. De façon générale, le trait de côte peut être protégé par des ouvrages, renouvelés tous les vingt à trente ans. « Longitudinaux ou transversaux, souples, en rechargeant le sable et en plantant, ils ont des impacts négatifs à terme », rappelle Cyril Mallet, ingénieur en charge du littoral au BRGM. L’apport de sable, notamment, à partir d’une source exogène est susceptible de perturber la faune et la flore. Toutefois, la côte aquitaine a une bonne capacité de résilience. Ainsi, le sable, emporté au large en hiver, est ramené sur la plage l’été. Il recharge ensuite les dunes grâce au vent. « En l’état actuel des connaissances, on ne peut pas dire si l’érosion, continue, s’est accélérée depuis 1996 », affirme Cyril Mallet. Les taux d’érosion seront toutefois revus après l’analyse des dernières tempêtes.