De plus en plus souvent, les déperditions énergétiques sont identifiées et limitées par certains choix stratégiques en matière de conception et de réalisation. L'accent est principalement mis sur les économies d'énergie liées à l'usage (avec l'émergence de labels énergétiques du type BBC) ou sur la production d'énergies renouvelables (avec l'émergence de solutions photovoltaïques par exemple). Mais une approche complète nécessite de penser les nouvelles constructions d'un point de vue global et de juger l'ensemble de leurs consommations carbone.
C'est à la demande du constructeur de bâtiments professionnels CCR, Compagnie des Contractants Généraux (filiale du groupe GSE), désireux de calculer le bilan carbone de tous ses nouveaux projets immobiliers Ecoparc en phase conception, que Climat Mundi vient de mettre au point un calculateur carbone dédié au bâtiment.
Elaboré à partir d'un bâtiment tertiaire Ecoparc « type » (R+1) conçu par CCR, cet outil prend en compte, pour son calcul, toutes les phases de la vie d'un bâtiment (conception, construction, utilisation et fin de vie) et donne l'impact carbone global (incluant l'énergie grise) d'un certain nombre d'équipements. Ainsi, CCR, à travers un Comité de veille scientifique Ecoparc, constitué pour l'occasion et composé entre autres par l'Ademe, le FCBA, Climat Mundi et le service R&D d'EDF, peut analyser les résultats des bilans réalisés, les suivis de consommations et la pertinence de nouveaux produits et procédés de construction.
Faire baisser le coût en CO2
Ce nouvel outil permet, outre de faire le Bilan Carbone®, de comparer l'impact des matériaux utilisés lors de la construction, de même que les différents équipements visant à réduire la consommation énergétique (isolation, chauffe eau solaire, etc.), et de déterminer leur efficacité par rapport au coût énergétique ou économique.
Certains équipements permettent de faire des économies lors de la phase d'exploitation, mais leur fabrication peut se révéler très énergivore. Le calculateur carbone de Climat Mundi permet de visualiser l'intérêt de l'installation de ces équipements. Par exemple : le coût carbone de la fabrication d'un éclairage photovoltaïque en extérieur est difficilement compensé par les économies réalisées lors de sa phase d'exploitation. L'entreprise pourra donc décider de le conserver ou de s'en passer.
Le calculateur est également muni d'un module permettant de quantifier les réductions d'émission apportées par un certain nombre d'actions élémentaires, et donc de hiérarchiser ces actions entre elles. Les actions quantifiées peuvent concerner la conception du bâtiment (utilisation d'acier recyclé, de bois, etc.) ou son implantation (proximité des transports en commun, nombre de places de parking, etc.).
Utilisation pratique
Plusieurs paramètres sont pris en compte dans le calcul du coût carbone du bâtiment :
- des paramètres de base : surface, durée de vie, équipements choisis (énergétiques ou techniques, tels que des panneaux photovoltaïques, pompes à chaleur, etc.) qui permettent d'influencer sur le bilan global en CO2 ;
- des paramètres avancés, inhérents à chacune des phases de réalisation : conception (travaux réalisés par bureau d'études ou cabinet d'architectes...), fabrication (gros œuvre, dallage, charpente), exploitation (énergie consommée, déplacement des personnes jusqu'au bâtiment), ainsi que la fin de vie (recyclage des divers éléments constitutifs).
Après avoir renseigné tous ces paramètres, groupés en « postes » et « sous-postes », les résultats sont donnés de façon globale. Une des fonctionnalités les plus intéressantes de ce calculateur est de présenter ces résultats selon leurs coûts respectifs :
- en émissions de gaz à effet de serre (teqCO2),
- en énergie primaire (kWh),
- en coût financier (euros).
Une analyse permet ensuite de déterminer le modèle qui satisfait au mieux les contraintes économiques en fonction des performances énergétiques attendues.
L'impact de chaque poste est calculé dans un tableau récapitulatif des émissions par phase (conception, réalisation, exploitation), chaque phase étant elle-même décomposable par secteur d'activité et par poste d'émission.
Ainsi les concepteurs du bâtiment peuvent influer sur le coût carbone total par le choix des techniques de construction (structure, chauffage, ventilation...) ou celui des équipements prévus (panneaux solaires, isolation renforcée, récupération des eaux de pluie, détecteurs de présence...).