Située dans le IXe arrondissement de Paris, la parcelle du 12, rue de la Rochefoucauld, jouxte le musée national Gustave-Moreau. L’hôtel particulier de la fin du XIXe siècle qui y est bâti a été racheté par l’école Esmod, qui s’y est installée (enseignement supérieur privé des arts et techniques de la mode). L’espace intérieur s’y organise autour d’un atrium monumental en structure métallique « type Eiffel », surmonté d’une coupole en verre coloré. Les rez-de-chaussée, premier et deuxième étages offrent une circulation périphérique ouverte sur l’atrium. Le troisième étage s’enroule autour de l’espace de la verrière qui surplombe et protège la coupole. Le quatrième étage se situe sous les combles. Trois escaliers et deux ascenseurs implantés dans une courette desservent l’ensemble.
Occupés jusqu’alors par une banque, les espaces intérieurs étaient recloisonnés et aménagés en bureaux. « Toute intervention de ce type oblige à une mise à nu des éléments forts pour identifier les espaces libres, les hauteurs et les finitions d’origine », explique Stéphanie Ledoux, architecte. Les aménagements successifs avaient en effet créé un volumineux « mille-feuille » de faux plafonds, moquettes, platelages, coffrages et replâtrages divers, qui avaient peu à peu étouffé les volumes.
Situé dans un secteur de dissolution naturelle du gypse, l’Inspection générale des carrières a imposé d’emblée l’injection de 1 000 m3 de béton en sous-œuvre, à 35 m de profondeur… Une intervention préalable délicate, réalisée par forage depuis l’intérieur du bâtiment, selon une maille de 7 × 7 m, sur la totalité du sous-sol.
Ecrans de cantonnement rétractables. Autre difficulté, et non des moindres, le changement d’affectation du bâtiment vers un « ERP, type R, de 3e catégorie » (comprendre : Etablissement recevant du public, à vocation d’enseignement, accueillant un effectif compris entre 301 et 700 personnes)… Pour cela, la structure de l’atrium devait être stable au feu 1 heure. Une exigence satisfaite, après avis favorable du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), par soufflage de vermiculite dans les encoffrements métalliques des piliers acier de la structure.
La réglementation incendie exige également des écrans de cantonnement de fumées installés entre les coursives périphériques et le volume de l’atrium, avec une retombée de 1,50 m au premier étage et 1 m au deuxième… Pour obvier à cet impératif disgracieux, un système d’écrans rétractables a été installé : un store en tissu de verre, enroulé dans un coffre et asservi au système de détection incendie, se déploie en cas de coupure de courant, de départ de feu ou de mise en route du système de désenfumage. Un procédé encore nouveau en France. Le désenfumage mécanique des dégagements est obtenu via des gaines verticales glissées dans les espaces de travail périphériques. Le volume de l’atrium est, quant à lui, désenfumé en partie haute par un plénum d’extraction raccordé à un ventilateur en toiture. Les amenées d’air sont assurées par les portes d’entrées coulissantes, et par une baie créée par la dépose d’une cabine d’ascenseur. Les trois escaliers existants ont été encloisonnés par des parois pleines ou vitrées, coupe-feu 1 h, équipées de portes asservies, ouvertes en fonctionnement normal. Une maille métallique, posée en applique à 10 m de hauteur, protège des chutes de vitrage ou des bris de verre en provenance de la coupole.
Enfin, un accès de plain-pied, faisant aussi office d’issue de secours supplémentaire, a été créé sur rue, qui rend le bâtiment accessible aux handicapés.



