Dans un musée où l’angle droit est une espèce rare, le volume ovoïdal de la Galerie Jardin des expositions temporaires, glissé sous la charpente métallique de la grande galerie, représente un paradoxe sophistiqué. Car précisément sa façade courbe, ou plus exactement vrillée, est faite de 58 éléments à deux pans articulés à angle droit (un vitrage surmonté d’une plaque d’aluminium). Répartis sur trois anneaux superposés, ils s’inclinent progressivement d’un bout à l’autre de la façade (1,5° tout les 1,50 mètre), l’aluminium démarrant d’une position horizontale en auvent à un bout pour finir sa course en position verticale à l’autre bout. La disparition progressive du vitrage entraîne alors une déclinaison de la lumière qui agit comme un lent rabattement de paupière pour le public qui monte vers la grande galerie. «Les plaques d’aluminium, faites de deux tôles superposées, permettent d’obtenir un effet de façade très nerveux, sans pliage», précise Didier Brault, chef de projet des Ateliers Jean Nouvel. L’étanchéité a été particulièrement longue à mettre au point en raison de la complexité géométrique de l’ensemble. Ce que confirme Eric Salahun, responsable de pose chez VMT, en charge avec SMB, du lot façade du bâtiment Musée: «Nous avons finalement décidé de laisser rentrer l’eau pour la canaliser ensuite par un système drainant, un profilé en forme de U, placé entre chaque plaque d’aluminium, qui permet d’évacuer l’eau directement». Trois mois de montage et 80 personnes auront permis d’assembler les 600 pièces, toutes uniques par leur taille, de cette grande pièce de verre et d’aluminium.
