Un équipement culturel d'importance autour des réserves des musées parisiens

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Bruno Suzzarelli, Inspecteur général des affaires culturelles.

Ce jeudi 3 juillet, le ministère de la Culture présentait à l'auditorium du Louvre son projet de nouvel équipement culturel à construire auprès des réserves des musées nationaux. Le ministère avait convié les collectivités locales d'Ile de France les plus importantes et les acteurs culturels susceptibles d'être intéressés par ce partenariat inédit. Bruno Suzzarelli, Inspecteur général des affaires culturelles, dont le rapport sert de base à cette concertation, a tracé les grandes lignes du projet.

L’appel à propositions est lancé avec solennité, son champ semble très vaste. Pourquoi cette démarche inhabituelle ?

Le ministère est à la recherche d’un site pour un équipement culturel d’un genre nouveau qui associera des réserves d’œuvres d’art, des espaces destinés à leur conservation préventive et à leur restauration, des laboratoires de recherche. Il pourra aussi comporter certains espaces spécifiquement orientés vers le grand public.

Cette procédure vise à garantir la transparence de la démarche et doit nous éviter de passer à côté de propositions intéressantes.

En quoi consiste le programme initial ?

Il répond d’abord à la nécessité de mettre hors d’atteinte des crues de la Seine de nombreuses œuvres en réserves. Certaines, conservées dans les musées en bordure du fleuve, seraient exposées à l’inondation en cas de crue centennale. Un lieu d’accueil leur est donc nécessaire.

La réflexion a été étendue aux besoins de plusieurs institutions. C’est la raison de la large fourchette de surfaces évoquée : 67.000 à 118.000 m² selon que le nombre des établissements concernés reste à sept (le programme de base, avec en particulier le Louvre, Orsay… ) ou qu’il passe à dix, dont le Centre Pompidou.

Coulisses indispensables de la vie des musées, véritable outil de gestion des collections, les réserves ne sont pas seulement des surfaces d’entreposage, elles comportent également des espaces d’étude et de travail sur les collections (quarantaine, décontamination, prises de vue, etc.). Dans ces lieux est étudié l’environnement des œuvres ; y sont préparés les "chantiers de collections", préalables au réaménagement des musées.

Les ateliers de restauration actuellement installés au Pavillon de Flore et dans les Petites écuries du roi à Versailles y seront transférés, tout comme le laboratoire de recherche des monuments historiques et la plus grande partie du laboratoire de recherche des musées de France.

La vocation première de l’établissement peut être enrichie de fonctions renforçant son caractère d’équipement culturel structurant, largement ouvert sur son environnement, par le biais d’actions spécifiques propres à faire découvrir ce patrimoine ainsi que les métiers et les savoir-faire qui s’y rattachent.

Qu’attendez-vous du ou des partenaires ?

Que les collectivités ou les professionnels soient capables de fédérer les énergies locales pour participer au projet. Cela peut aussi bien concerner l’animation culturelle, par exemple la mise en place d’ateliers pédagogiques illustrant ce qu’on réalise dans une institution de ce type, que l’organisation de formations spécialisées en liaison avec le ministère ou d’autres types d’activités.

Et sur le plan financier ?

Nous serions sensibles à un effort financier sur le foncier qui devra être disponible, constructible, se prêtant à des extensions. La contribution peut aussi porter sur le co-financement de certains éléments du programme tels que les espaces pédagogiques et d’animation. Nous sommes ouverts à toutes les options, y compris sur la démarche de la maîtrise d’ouvrage.

Vos exigences en matière d’architecture ?

Même s’il ne s’agit pas d’un musée, le ministère devra agréer le choix de l’architecte. Ce projet devra bénéficier d’une architecture novatrice, performante et de qualité, prenant en compte les exigences fonctionnelles et environnementales.

Quels seront les critères de choix du site ?

Sa disponibilité sera primordiale ainsi que son accessibilité depuis le centre de Paris d’où viendront les professionnels du patrimoine qui le fréquenteront, mais aussi depuis la province et l’étranger. Abritant les richesses des musées nationaux, il devra pouvoir être parfaitement sécurisé. La proximité d’équipements culturels ou de recherche serait appréciable. L’effectif permanent sera de l’ordre de 200 à 250 personnes, mais le site en accueillera autant selon les activités et l’animation qu’il génèrera.

Quelle est la suite de la démarche ?

Les propositions sont attendues pour la mi-septembre. Le calendrier dépendra de la nature des propositions que nous recevrons.

Propos recueillis par François Perrier

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