La Ville entend reconquérir les berges de la Somme avec l'aménagement des marais de Montières à l'est du centre historique. Baptisé « Rives de Somme », l'opération consiste à reconvertir un site de 11 ha comprenant une ancienne station d'épuration et des entrepôts en écoquartier innovant. Le cabinet AAUPC de Patrick Chavannes, mandaté pour l'étude de définition, doit aussi prendre en compte 90 ha de faubourgs industriels du XIXe en cours de mutation.
Protégé par un talus conséquent
« Sur Rives de Somme, la première étude pour l'ancienne équipe municipale portait sur 400 logements. Nous avons gardé les liaisons et la trame urbaine pour désenclaver ce secteur et prévu 1 000 logements », expose Julie Courtet, chef de projet. « Il s'agit de suggérer une autre manière de vivre en ville. Le concept de ville-parc régénère la cité-jardin, souligne Patrick Chavannes, en tenant compte des énergies renouvelables, en reprenant les eaux de pluie, en privilégiant les déplacements doux. » Ce secteur des marais de Montières est protégé par un talus conséquent, donc classé « aléas très faibles » au Plan de prévention du risque inondation (PPRI).
D'ores et déjà, il est question d'innover sur les formes, les volumes et l'habitat durable. « La végétation généreuse domine. Les avenues sont largement plantées, le parc longeant les berges naturelles est semé d'immeubles, il doit s'élargir vers l'aval pour rejoindre la confluence avec la Selle et l'ancienne usine Cosserat qu'il faudra reconvertir. Le lit de la Selle est rouvert pour irriguer le sud du quartier d'un second espace de promenade. Les espaces naturels privés jalonnent tout le quartier, d'autres sont publics, le cœur de la ZAC sera très vert, sillonné de sentiers vers le fleuve », ajoute Julie Courtet. Les études sont en cours pour définir le tracé d'un bus à haut niveau de services traversant ce quartier vers le centre historique.
Les voitures seront garées dans trois parkings silos à l'architecture travaillée. Rives de Somme doit expérimenter de nouvelles formes d'habitat intermédiaire et dense (collectifs en R 4 en façade urbaine et de petits collectifs irréguliers près des berges). Trois équipements publics culturels ou de loisirs sont prévus aux extrémités du quartier et une réflexion est en cours sur les liens à trouver avec le zoo et les étangs de La Hôtoie voisins. Enfin, 16 000 m² de bureaux, locaux d'artisans et commerces sont prévus. La démolition des entrepôts et de la dalle doit démarrer cette année et la ZAC créée à l'automne.
La concertation sera importante avec quatre débats publics animés par le cabinet Villes et paysages, chargé de la charte environnementale.
