Après l'enquête d'UFC-Que Choisir sur la prestation des professionnels de la rénovation énergétique, les-dit professionnels se sont sentis attaqués. Les architectes eux se sont posés en recours. Le président de l'Untec (Union nationale des économistes de la construction), Pierre Mit, a lui décidé de s'élever au-dessus de la mêlée et de braquer le projecteur d'abord sur les propriétaires.
Ceux-ci "connaissent souvent mal leur patrimoine et répondent aux exigences des réglementations au coup par coup ce qui est le cas pour l’efficacité énergétique" affirme Pierre Mit. Conséquence : "ils posent souvent des cataplasmes sur une jambe de bois pour répondre dans l’urgence au phénomène, rester dans le courant de l’actualité ou ils succombent aux appels des « sirènes » qui font vibrer la corde de l’économie d’impôts".
Pour Pierre Mit, pris séparément ni l'angle économique (se chauffer coûte cher or les mesures prises peuvent être palpables dès les premières factures du fournisseur d’énergie, mais l’investissement est-il possible, faute de ressources financières ?) ni l'angle "écologiste" (« préservons notre planète ») ne permettront d'optimiser la rénovation énergétique. "Il ne faut pas occulter les autres problématiques (acoustique, feu, accessibilité, pérennité, qualité d’usage,…) car elles peuvent contribuer ou nuire" à son amélioration explique-t-il.
Dès lors, il suggère "un diagnostic des existants multicritères, ne pas répondre à l’urgence, mais avoir une vision sur le long terme , procéder à une programmation pluriannuelle, étaler les dépenses, et, si l’engagement ferme des travaux est acté, accepter de différer à l’application des réglementations au regard des dates buttoir". "Il faut lisser dans le temps", conclut-il avant d'avancer un argument qui va à l'encontre du mouvement général du "tout rénovation" : "On parle « d’épave énergétique » : malheureusement quand on a résolu le problème énergétique, ce n’est pas pour cela que l’usage y est optimisé. Il faut parfois accepter qu’un bien ne pourra jamais répondre à l’ensemble des problématiques et qu’il vaut mieux ne rien y faire plutôt que d’investir dans un panier percé. au contraire, il s'agit plutôt de trouver des mesures transitoires peu onéreuses avant d’envisager sa déconstruction."
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