Ce sera la grande affaire de la mandature. Alors que les deux agglomérations voisines de Marseille et Toulon peinent à étendre (MPM) ou réaliser (TPM) leurs réseaux de transport en site propre, le Pays d’Aubagne et de l’Etoile va lancer la construction de deux lignes de tramway. La première (entre la Penne-sur-Huveaune et la zone des Paluds, via la gare d’Aubagne) desservira un axe nord-sud sur 13 km. « En termes de tracé, l’opération ne présente pas de difficulté majeure, car nous suivons le cours de l’Huveaune et le foncier est quasiment maîtrisé. Nous mettrons à profit l’année 2009 pour lancer la concertation et les études sur les choix techniques. Début 2010 nous aurons arbitré entre le rail et le pneumatique », explique Nathalie Castan, responsable du service transports au sein de l’EPCI. Selon l’option retenue, le coût du projet pourrait varier du simple au double (de 130 millions à 260 millions d’euros), mais les premières études montrent que cette ligne bénéficiera d’un fort potentiel (6 000 voyageurs/jour). Elle devrait être mise en service progressivement, le bouclage total du tracé étant programmé pour 2014.
La seconde ligne du TCSP s’appuie sur la remise en service de l’ancienne voie ferrée de Valdonne qui reliait autrefois Aubagne au bassin minier de Gardanne. Le projet consiste à utiliser cet axe est-ouest sur 13 km pour y faire circuler un tramway sur rail, sur pneus, voire un tram-train. « Là encore le choix n’est pas arrêté, mais le coût de l’opération sera moins élevé – 50 millions d’euros – car les ouvrages sont en bon état », observe Nathalie Castan. L’objectif de l’agglomération est d’ouvrir en 2014 cette ligne – qui pourrait être empruntée par 2 700 voyageurs/jour –, au terme de deux ans de travaux.
Sans attendre d’engager la phase opérationnelle de la construction de son réseau en site propre, l’agglomération va ouvrir dans les prochains mois le chantier de la gratuité des transports sur la totalité du territoire. Après l’adoption d’un avenant à la convention de délégation de service public signée en 2007 au profit de Veolia Transports, les habitants de l’intercommunalité, comme les autres voyageurs, pourront emprunter n’importe quel autobus sans s’affranchir du moindre ticket. « Aujourd’hui, les recettes représentent moins de 15 % du coût du transport. Nous allons inverser la logique en passant d’un système de recettes à un système de fréquentation. Nous visons les 4 millions de voyageurs par an sur nos lignes en y attirant un autre public que les scolaires », explique Nathalie Castan.