Transports La SNCF va mieux

-Tous les trafics repartent à la hausse. -L'épreuve de vérité entre RFF et la SNCF aura lieu en 1998.

Un an environ après sa prise de fonction, le président de la SNCF, Louis Gallois, a dressé le 3 septembre, à Paris, devant l'Association des journalistes ferroviaires, un tableau encourageant des actions de reconquête commerciale engagées depuis dix-huit mois. Sur les sept premiers mois de l'année, l'objectif numéro un, à savoir le développement des trafics, est atteint dans tous les domaines : fret, banlieue Ile-de-France (pour la première fois depuis cinq ans), voyageurs grandes lignes et régionaux (voir graphique).

Mutisme sur les futures liaisons TGV

Toutefois, ces améliorations, conformes aux prévisions, ne se traduiront pas par une sortie du rouge en 1997. En effet, l'exercice devrait se solder par une perte de 2 milliards de francs (après 15,8 milliards en 1996). Par ailleurs, si Louis Gallois reconnaît que des cessions d'actifs au sein du groupe SNCF, qui compte plus de 200 filiales, « peuvent être envisagées », celles-ci ne s'entendent que « dans la mesure où elles contribuent à l'amélioration du résultat, mais ne constituent pas un objectif en soi ».

Partisan de la réforme de la SNCF engagée par le précédent gouvernement, Louis Gallois est satisfait de ses trois acquis principaux : le désendettement, la régionalisation et la séparation entre l'exploitant (SNCF) et le maître d'ouvrage (RFF). Mais il est resté discret - le dossier étant à l'étude à Bercy - quant à l'imputation de l'allégement de 20 milliards de dettes supplémentaires, action proposée par le ministre des Transports, ainsi que sur les formes que pourrait prendre « la réforme de la réforme » également prônée par Jean-Claude Gayssot.

Une chose est sûre : la SNCF ne se prononcera plus sur l'opportunité de réaliser telle ou telle ligne de TGV : « Nous l'avons fait par le passé et cela nous a valu 200 milliards de francs de dettes. Je ne me remettrai pas dans ces voies », a indiqué le président de la SNCF, ravi que cette responsabilité incombe désormais à l'Etat.

Pour ce qui est du futur proche, c'est-à-dire la signature de la convention de gestion fixant pour 1997 les relations entre RFF et la SNCF (signée avant le 7 novembre), pas de bouleversement à attendre en cette année de rodage. Mais la convention de 1998 s'annonce comme la véritable épreuve du feu pour les deux partenaires obligés du système ferroviaire français (« Le Moniteur » du 5 septembre, p. 15). En effet, le niveau des péages a déjà été fixé pour 1997 (à 5,8 milliards de francs) et 1998. La rémunération que RFF verse à la SNCF pour l'entretien et la maintenance du réseau reste, cette année, égale à la somme indiquée par l'audit au moment de la réforme : 16,8 milliards de francs. Toutefois, comme RFF entend réaliser des économies sur les coûts de maintenance, Louis Gallois, qui reconnaît que cette question suscite de « fermes débats internes », souhaite que les gains de productivité « soient réinvestis dans la remise à niveau du réseau, car ces gains ont forcément des effets sur l'emploi ».

PHOTO : Louis Gallois, le P-DG de la SNCF, estime que 1998 sera une année déterminante pour l'entreprise.

GRAPHIQUE : LE REGAIN DU TRAVIC (cumul à fin juillet 1997)

GRAPHIQUE : La nouvelle politique commerciale génère des gains de trafic dans tous les secteurs. Reste à les traduire dans les recettes de la SNCF.

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