Signe des temps, après cinq années d'existence, la « journée nationale du transport public » s'est muée en « semaine du transport public ». Du 21 au 27 septembre derniers, près de 250 villes, départements et régions (1) se sont mobilisés pour convaincre l'opinion que les transports collectifs offrent une réponse viable et valable aux problèmes de circulation, de pollution et de congestion urbaine. Selon l'UTP (Union des transports publics), à l'heure actuelle, 26 agglomérations ont des projets de transport en commun en site propre (TCSP) adoptés ou en cours de réalisation ; la moitié d'entre elles « vise une mise en service avant la fin du mandat municipal de 2001 ». Ce qui ajoute au poids économique de ce secteur (voir encadré).
Le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, a donné le coup d'envoi en se rendant, le 21 septembre, sur la future « tangentielle Nord » du RER (2). Il a plaidé pour une réorientation de l'offre de transports en région parisienne, où 80 % des déplacements internes à la banlieue (3) s'effectuent en voiture : « si cette semaine du transport public contribue à une modification des comportements vis-à-vis de l'utilisation de l'automobile, elle aura franchement contribué à nous attaquer à un véritable enjeu de société ». Pour Jean-Paul Bailly, le président de la RATP, la prise de conscience est réelle : « les élus des grandes villes partagent désormais une même analyse : si la voiture se développe encore, la ville deviendra invivable. Que la pollution soit assimilée à un problème de santé publique, que la population francilienne ait fait preuve de civisme le 1er octobre dernier, cela montre que l'opinion évolue ».
(1) Semaine organisée avec le parrainage de ministères (Equipement, Culture, Environnement) et avec le soutien d'organisations professionnelles, dont le Groupement des autorités responsables de transport (Gart) et l'Union des transports publics (UTP). (2) Sartrouville/Noisy-le-Sec, qui pourrait être inscrit au prochain contrat de Plan de la région Ile-de-France. (3) Mais, dans Paris intra-muros, 60 % des déplacements s'effectuent en transports en commun.
Signe que les temps changent, en province, les projets de tramways se multiplient.