Transport Le coût de l’alimentation du tramway par le sol

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PHOTO - AGG Tram mec.eps

Le 9 janvier, Philippe Mellier, le président d’Alstom, avait enfin le sourire : le taux de disponibilité du tramway dépassait les 99 % fin décembre. Il reste encore des progrès à faire pour respecter l’engagement contractuel initial de 99,9 %, mais l’alimentation par le sol (APS), une première mondiale, fonctionne désormais sur les onze kilomètres de ce qui restera comme son champ d’expérience à Bordeaux. Depuis sa mise en service fin 2003, après une marche à blanc des plus expéditives, l’APS a causé bien des galères aux usagers bordelais. L’eau, l’assainissement de la plate-forme, le câble d’alimentation, les boîtiers de connexion, le frotteur, les batteries de substitution embarquées. Rien n’a été épargné au groupement. Alstom qui a racheté Innorail, filiale de Spie Enertrans (devenue Amec Spie) et inventeur de l’APS, a dû investir lourdement. Au moins 10 millions d’euros, tout compris, si l’on inclut les heures de travail dans les laboratoires et chez les sous-traitants, en tout 50 techniciens mobilisés ces derniers mois dont la moitié à plein temps.

Rappelons que le lot APS de la première phase a été facturé à la CUB 10 millions d’euros (hors rames)… Le groupement d’entreprises vient de terminer le remplacement du feeder en cuivre par trois câbles souples, mieux isolés. Quelque 1 200 boîtiers, enfouis dans le sol et donnant le signal d’envoi du courant sous la rame, ont été fabriqués et sans cesse améliorés. La génération L est en place aujourd’hui.

Pénalités financières. L’ensemble des systèmes de batteries de secours embarquées a été changé. Les pannes répétitives de l’APS, qui ne sont pas les seules en cause dans le taux d’indisponibilité, ont provoqué des remous chez les élus, du coup de gueule d’Alain Juppé à l’ultimatum d’Alain Rousset. La remise de lignes aériennes de contact, envisagée très sérieusement, n’est plus d’actualité sauf à Lormont et Cenon sur à peine plus d’un kilomètre. La CUB a émis, l’été dernier, un titre de recette d’un million d’euros auprès du groupement, une pénalité prévue au contrat. Un autre million d’euros court tant que l’objectif initial de fiabilité n’est pas atteint. Mais l’APS sera déployée sur deux kilomètres à Bordeaux et à Mérignac en deuxième phase.

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