Un bâtiment iconique, un geste architectural au cœur du projet Grand Matabiau Quai d'Oc, à Toulouse (Haute-Garonne). Ainsi se résumaient les attentes de la région Occitanie, maître d'ouvrage unique, lors du lancement du concours restreint d'architecture pour l'attribution de la maîtrise d'œuvre de la future Halle des mobilités, en janvier 2023. Cinq projets ont été retenus sur une shortlist (1), et c'est finalement celui porté par l'agence danoise Bjarke Ingels Group (BIG), mandataire, associée à l'agence montpelliéraine A+ Architecture, qui l'a emporté. Son bâtiment à la toiture élancée en canopée n'est pas sans rappeler la silhouette du Concorde, dans des tons terracotta qui font référence aux briques dites foraines de la Ville rose.
« La toiture est LA signature de ce projet à l'architecture par ailleurs simple et lisible. Elle en fait un bâtiment signal, comme un point de repère dans la ville », résume Jakob Sand, architecte associé de l'agence BIG. Il décrit aussi « un programme mixte, complexe à mettre en œuvre, car il doit pouvoir réunir en un lieu unique un pôle multimodal de 4 400 m2 doté de commerces et services pour absorber, à l'horizon 2030, 150 000 voyageurs par jour en connectant gare, métro et mobilités douces. Une vélostation de 1 600 m2 sera située en niveau - 1, ainsi que 6 360 m2 de bureaux dans les étages pour la région Occitanie et une maison du climat ouverte au public. »
Sept étages en cascade. Au sud, l'entrée principale du bâtiment se situera au point le plus bas (7 mètres de hauteur) de la toiture double pente qui fait écho aux bouts de quais existants de la gare historique de Matabiau. Elle ouvrira sur une nouvelle place paysagée, côté Marengo-Périole. Cette toiture, entièrement équipée de panneaux photovoltaïques, et qui culminera à 35 m à l'autre extrémité, couvrira une charpente monumentale à ossature bois. « Celle-ci sera préfabriquée en usine puis assemblée trame par trame. Cela nous permettra de poser sept étages en cascade, dans lesquels viendront se loger les bureaux », précise l'architecte. Quant aux planchers en dalles CLT, ils viendront s'accrocher aux arches en bois. En débord des façades vitrées et posées sur allèges, les poteaux bois viendront créer une ombre portée. En façade est, l'ouvrage s'élèvera sur un socle en béton bas carbone. L'objectif est d'en faire un bâtiment passif, doté de la triple certification Bâtiment durable Occitanie, Effinature (biodiversité) et HQE Infrastructures. Le programme affiche un budget travaux de 65 M€HT financé par la région (94 %) et Toulouse Métropole (6 %). Il bénéficie aussi d'une subvention de l'Etat d'1,2 M€ dans le cadre de l'appel à projets sur les pôles d'échanges multimodaux.
Les phases APS et APD se dérouleront jusqu'en 2025, avant la consultation d'entreprises. Le début du chantier est prévu au second semestre 2026 pour une entrée en service en 2028, en même temps que la ligne C du métro.
