Toulon Provence Méditerranée investit avec raison

En 2022, la métropole Toulon Provence Méditerranée maintient ses efforts d’investissements. Lors de l’adoption, le 16 décembre, de son budget primitif 2022 établi à 675,8 millions d’euros, elle a voté 287 millions d’euros de dépenses d’équipements. Ses ambitions s’inscrivent dans une stratégie de la sincérité qui repose sur deux impératifs : arriver à un taux d’exécution des crédits entre 60-70% et maintenir un autofinancement de 50 millions d’euros.

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Opéra de Toulon
La rénovation de l'opéra de Toulon (22,5 millions d'euros HT de travaux jusqu'en 2026) bénéficiera du contrat de relance et de transition écologique signé le 15 janvier par le Premier ministre.

Toulon Provence Méditerranée illustre la montée en puissance de l’investissement métropolitain dans les budgets du bloc local.

En 2018, l’établissement public de coopération pesait moins de 20%, dans l’ensemble qu’il compose avec ses 12 communes membres où vivent 449 118 habitants sur 36 654 hectares. En 2020, cette part est montée à 52%.

Pour Claude Weisse, directeur général adjoint (DGA) des services en charge des finances et des moyens chez TPM, « l’effet mécanique du transfert des compétences structurantes est la première explication ».

La montée en puissance de TPM s’explique aussi par la prise de compétences que les communes n’avaient pas les moyens de porter. Ainsi, aux compétences qui lui reviennent selon la loi (voirie, espaces publics, aménagement, développement économique, urbanisme, eau, assainissement), s’ajoutent d’autres telles les concessions de plages, les équipements culturels et sportifs. Les élus ont considéré, par exemple, que la culture est un levier d’attractivité au même titre que le développement économique.

Programmation pluriannuelle

Assumant sa place de locomotive dans le département et de collectivité « stratégique », TPM a élaboré en 2021 une programmation pluri-annuelle d’investissements (PPI) pour le mandat. Elle veut cependant la retravailler car elle s’élève à 170 millions d’euros d’investissements par an, bien au-delà du seuil de120 millions d’euros défini pour préserver les grands équilibres financiers. « Nous devons travailler à l’affinement des chiffres et arbitrer les projets avec les élus. De plus, notre PPI doit vivre et s’adapter constamment aux divers événements que nous rencontrons (retard de projets, enchérissement des coûts, annulation, etc.). C’est pour cela que nous avons pris le parti de l’actualiser deux fois dans l’année », déclare Claude Weisse.

Corniche Tamaris
Corniche Tamaris Corniche Tamaris (olivier pastor)

Longue de 4,5 km, la corniche Tamaris à La Seyne-sur-Mer est l’un des projets structurants portés par TPM. Conçue par les paysagistes de l’agence Guillermin, l’opération mobilise un investissement de 30 millions d’euros HT.

Vu ses capacités, l’enjeu est de maintenir entre 110 et 130 millions d’euros de dépenses réelles d’équipement par an. « C’est un niveau correct qui permet d’entretenir le patrimoine et porter des projets structurants », affirme Claude Weisse. Cela impose le respect de deux impératifs : arriver à un taux d’exécution des crédits entre 60-70% et maintenir un autofinancement de 50 millions d’euros.

Sincérité

Longtemps bonne élève avec une capacité de désendettement maintenue autour de quatre ans, TPM, dont le montant de la dette s’élève à 270 millions d’euros, a vu celle-ci passer à plus de six ans en 2021. En cause, l’effet Covid s’est concrétisé par une perte de 13 millions d’euros d’épargne brute qui, les bonnes années, se situait à plus de 50 millions d’euros.

Dans cette stratégie de la sincérité, TPM a comme boussole l’autofinancement. Elle veille ainsi à maintenir les équilibres au sein de la section de fonctionnement. « Cela permet aussi d’apparaître vertueux au regard des organismes financiers qui nous prêtent de l’argent ».

Financements externes

Les financements externes sont l’autre levier à actionner pour se donner des marges de manœuvre. A ce titre, TPM s’est mise en ordre de marche et va constituer un service dédié à la recherche globale de financements.

Une autre catégorie de ressources viendrait des partenaires privés via des Projets urbains partenariaux (PUP) ou des participations pour voirie ou autre réseau.

Pour preuve, lecontrat de relance et de transition écologique (CRTE), que le premier ministre Jean Castex est venu signer à Toulon le 15 janvier, apporte une manne financière de l’Etat de 56 millions d’euros. Elle permet notamment de financer à hauteur de 40 millions d’euros le futur projet de transport en commun en site propre (TCSP), à hauteur de 3 millions d’euros. Le CRTE financera aussi l’électrification du port de commerce et, pour 5 millions d’euros, la rénovation de l’Opéra de Toulon.

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