Toitures-terrasses : l’étanchéité biosourcée franchit un cap

Avec le lancement industriel et commercial de Mammouth Neo par Soprema, la mutation de l’étanchéité des toitures terrasses vers des produits biosourcés franchit un cap au printemps 2013.

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Nouveau système Mammouth Neo

La nouvelle membrane Mammouth Neo réduit de moitié la consommation de produits d’origine pétrolière. A la température comme aux ultraviolets et à l’humidité, les tests conventionnels de vieillissement accéléré concluent à un doublement de la durée de vie, qui compense la différence de prix. Le poids réduit entraîne un gain de confort et de productivité à la pose, à raison de 25 kg pour 10 m au lieu des 40 kg pour les membranes bitumineuses armées de polyester, produit phare de Soprema depuis les années 1970. Un Pass’Innovation délivré par le Centre scientifique et technique du bâtiment a validé la création du leader mondial de l’étanchéité du bâtiment, basé à Strasbourg (Alsace). Un brevet protège l’invention en Europe et en Amérique du Nord.

L’étancheur conforté

« Dix ans de recherche ont abouti à la finalisation du produit », témoigne Rémi Perrin, directeur recherche & développement de Soprema. Tout est parti d’une autre innovation : pour fiabiliser les relevés d’étanchéité, l’industriel met au point la résine Alsan-flashing à la fin des années 1990. « Aujourd’hui, cette solution liquide s’est tellement répandue que l’expression relevé en flashing est entrée dans le vocabulaire courant de la profession », s’amuse Rémi Perrin. Sur le moment, cette innovation n’en révèle pas moins la résistance culturelle des étancheurs : experts dans le jointoiement des lés à l’aide de chalumeaux, ils craignent de voir leur savoir-faire confondu avec celui des peintres.

Dès lors, Soprema formulera le défi suivant : comment donner les propriétés thermoplastiques de la membrane bitumineuse à un liquide thermodurcissable, tout en conservant son étanchéité ? L’équipe de recherche trouvera la réponse dans un polymère polyuréthane thermoplastique (TPU) issu à 75 % de l’huile de colza.

Les laboratoires de l’Insa de Lyon et de l’Ecole de chimie des polymères et des matériaux (ECPM) de l’université de Strasbourg ont contribué aux travaux, aux côtés des chercheurs de l’entreprise. Sur 3 000 m², certaines des premières références sur des chantiers français ouvrent de nouveaux horizons commerciaux : débarrassées des fissurations qui apparaissent sous l’effet du vieillissement, les surfaces lisses et sablées couvertes avec la nouvelle membrane présentent des qualités esthétiques qui les qualifient pour le marché de la maison individuelle haut de gamme.

« La mise au point, par notre équipe R & D, d’un polymère strictement adapté à nos besoins constitue le principal avantage compétitif issu de ce programme », commente Rémi Perrin. Industrialisé à partir de cette année à Strasbourg, Mammouth Neo vise 20 000 à 30 000 m² en 2013, et 100 000 en 2014, y compris à l’exportation européenne et américaine.

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