Selon les quatre organisations membres de la FFB, « cette étiquette (qui vise à indiquer, à l'aide du lettrage coloré classique des étiquettes énergie, le niveau d'abaissement sur la consommation de chauffage que permettrait le produit s'il était posé sur la maison de référence ainsi que le bénéfice du produit sur le confort d'été) ne permet pas aux consommateurs de faire un choix et de comparer les produits sur la base de critères objectifs et transparents ». Dans un communiqué, ils expliquent que « les fermetures et protections solaires ne sont pas prises en compte" et que donc "le complément d'isolation en hiver et la variabilité du facteur solaire ne sont pas considérés, ce qui est en totale contradiction avec l'approche Bioclimatique ». Le communiqué indique également que la classe A de l'étiquette est obtenue principalement par des fenêtres équipées de triple vitrage (volonté des initiateurs de l'étiquette) alors que, selon ses opposants, « il est démontré que l'efficacité de fenêtres double vitrage à facteur solaire élevé est souvent équivalente voir supérieure».
Il est également reproché aux deux organisations à l'origine de l'étiquette, l'Union des fabricants de menuiseries extérieures (UFME) et la Chambre syndicale des fabricants de verre plat, « de ne pas représenter les fabricants de fermetures et protections solaires, les fabricants de vitrage isolant, les concepteurs et fabricants de fenêtres aluminium, les fabricants installateurs de fenêtres bois et l'ensemble des installateurs de fenêtres de tous matériaux ». Selon l'UFME, qui espère que, dès 2013, une fenêtre française sur cinq portera son étiquette, ses adhérents produisent 60% des 10 millions de menuiseries posées chaque année en France.
Une approche « sensiblement éloignée » de l'étiquette énergétique qui devrait être établie à l'échelle européenne
Les quatre organisations professionnelles de la FFB considèrent également que l'approche technique retenue par l'UFME est « sensiblement éloignée » de l'étiquette énergétique qui pourrait être établi à l'échelle européenne. Ludivine Menez, Déléguée Technique de l'UFME, précise que les étiquettes nationales qui ont déjà fleuri en Grande Bretagne, en Allemagne ou dans les pays scandinaves, en attendant la mise en place d'une étiquette énergie menuiserie européenne, sont toutes établies avec la même méthodologie: mesurer l'impact de l'installation du produit, en lieu et place des menuiseries existantes, sur la consommation énergétique du bâtiment. Ce qui change, d'un pays à l'autre, c'est, selon elle, le bâtiment de référence pris en compte.
L'étiquette de l'UFME base ses calculs sur une maison dont les surfaces vitrées représentent un sixième de la surface habitable (exigence de la RT 2012), sont majoritairement implantées au sud et à l'ouest et sont constituées de simple vitrage. Le logiciel de simulation thermodynamique est le TRNSYS, développé par l'Université américaine du Wisconsin. Les paramètres de la menuiserie pris en compte dans l'algorithme de calcul sont le coefficient de transmission thermique (Uw, indiquant le niveau d'isolation) et le facteur solaire (Sw, indiquant le niveau d'apports solaires).