Tendances Un marché sous pression… environnementale

Les installations domestiques se justifient d’abord par des préoccupations écologiques : elles sont difficiles à rentabiliser par une simple réduction des consommations d’eau potable.

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Selon l’enquête TNS Sofres menée en 2009 pour le compte du Centre d’information sur l’eau (CIEau), 15 % des Français déclarent récupérer l’eau de pluie… Pour autant, il n’existe pas de statistiques officielles sur le parc existant des installations. Les fournisseurs eux-mêmes ne délivrent aucune indication sur le flux annuel des ventes et réalisations : pas plus les constructeurs de pompes, que le syndicat des Industriels français de l’eau de pluie (Ifep) qui regroupe en majorité des fabricants de cuves en béton ou matériaux de synthèse.

Le baromètre 2009 CIEau/TNS Sofres semble donc plutôt recouvrir les pratiques de stockage extérieur aérien à usage d’arrosage qui – bien qu’aléatoires – sont communes à beaucoup de jardiniers. On en retient toutefois une forte disparité régionale : la fréquence des équipements tombe à seulement 5 % sur la bordure méditerranéenne, contre 25 % dans la partie ouest du pays.

Usages domestiques

Le CIEau estime à 137 litres par jour et par personne la consommation domestique annuelle moyenne des Français. Les usages alimentaires et corporels comptent pour 56 %. Ils exigent une eau potable. Les 44 % restants se décomposent en 6 % de consommations extérieures (arrosages et lavages) et surtout 38 % de consommations intérieures dont : 20 % pour les WC, 12 % pour le lavage du linge, ainsi que 6 % de divers tel que le lavage des sols.

Les récupérateurs de pluie visent à couvrir cette fraction de 44 % qui nécessite une eau propre mais pas forcément potable : un peu plus de 60 litres par jour et par personne, soit un gain annuel potentiel de l’ordre de 20 m3 par habitant. Comme le prix moyen de l’eau du robinet varie entre 3 et 3,50 euros TTC le m3, une famille de 4 personnes est ainsi susceptible de réaliser une économie annuelle d’au moins 240 euros.

Or, les systèmes de récupération d’eau de pluie domestique – dotés le plus souvent d’une cuve enterrée de 5 m3 – coûtent en moyenne 6 000 euros. Certes, et a priori jusqu’au 31 décembre 2012, la loi prévoit un crédit d’impôt de 25 % sur le matériel installé par un professionnel. Equipements concernés : crapaudine, regard ou système de dérivation, filtre à feuilles, cuve de stockage avec aération, pompe d’une puissance inférieure à 1 kW, dispositif de disconnexion type AA ou AB au sens de la norme NF EN 1717, compteur, conduite de liaison et robinet de soutirage verrouillable avec signalisation « eau non potable ». Mais, malgré la déduction fiscale, l’amortissement ne peut s’effectuer que sur une très longue période.

Pour réduire le coût, il est parfois possible d’implanter des réservoirs aériens extérieurs ou intérieurs. Les stockages, sous forme de cuves en plastique, peuvent notamment être installés en sous-sol et local technique. Afin d’éviter une dégradation accélérée de la qualité de l’eau, il faut alors veiller au caractère non translucide des parois et éviter la proximité avec des sources de chaleur. Autres solutions économes à étudier : la transformation d’une ancienne cuve de fioul par la pose d’une membrane interne étanche, ou la mise en œuvre d’une citerne souple extérieure, par exemple en milieu agricole.

Démarches HQE

À l’évidence, le dynamisme sinon du marché en tout cas de l’offre est à mettre au crédit de la montée en puissance des préoccupations écologiques. Afin de conforter la valeur de leur patrimoine immobilier, de plus en plus de maîtres d’ouvrage souhaitent s’engager dans une démarche haute qualité environnementale (HQE). Parallèlement, le traitement des eaux pluviales – particulièrement lors des orages – pose des problèmes insolubles aux collectivités locales. Résultat : dans un certain nombre de zones résidentielles, et notamment dans les « écoquartiers », le cahier des charges d’aménagement impose un « traitement à la parcelle ».

L’exemple de l’Allemagne nous l’a largement démontré. « Le développement du marché s’appuie sur une démarche citoyenne », résume Brigitte Robin-Le Nézet du service marketing de la filiale française de KSB.

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