Prix des énergies oblige, les investissements des fabricants de matériels ont aujourd’hui pour objectif d’alléger les charges des gestionnaires et des consommateurs, Comment ? En proposant des produits économes en énergie et faisant appel aux énergies renouvelables, des systèmes combinés, bi- ou multi-énergies… Le cap est fixé sur des techniques propres à augmenter rendement et confort.
C’est le cas de la condensation, mature mais susceptible d’améliorations sur deux points. D’une part avec la conception de brûleurs « super-modulants » ; d’autre part l’amélioration de l’évacuation des fumées dans le collectif ancien. L’enjeu est de pouvoir placer la condensation dans toutes les configurations de bâti, notamment depuis l’application de la réglementation thermique dans l’existant. Premier exemple : Gaz de France (en collaboration avec Poujoulat et Ubbink) a mis au point un conduit 3 CE pour les chaudières étanches qui réduit de moitié l’encombrement du système d’évacuation qui dessert jusqu’à 6 chaudières individuelles à condensation. Ce produit a reçu sa documentation technique d’application fin octobre 2007 et peut s’adapter au neuf comme à l’existant.
Par ailleurs, la direction de la recherche de Gaz de France travaille actuellement sur des solutions d’évacuation qui permettraient de restituer la ventilation et l’évacuation des produits de combustion dans la même pièce. Un 3CE extérieur de petit diamètre a également été développé par Poujoulat pour permettre une évacuation des produits de combustion dans une courette. Un problème par ailleurs travaillé en vue d’adapter des produits performants tels que les chaudières électrogènes en 2010.
Bientôt les chaudières électrogènes
Côté chaudières bois, les rendements atteignant à peu près tous un niveau élevé, les fabricants travaillent aujourd’hui sur les rejets. Pour des rejets totalement propres, De Dietrich est en train de concevoir un piège à poussières intégré dans le corps de la chaudière (commercialisation en 2009). La condensation bois, elle, est toujours à l’étude au Cetiat de Villeurbanne.
L’offre condensation s’étend. Devant la nécessaire association aux énergies renouvelables, les chaudiéristes poursuivent le développement des systèmes : une énergie fossile (gaz, fioul ou bois) en combinaison avec des énergies renouvelables solaires, bois ou des PAC air/eau ou eau/eau. Les possibilités techniques ont aussi permis à deux industriels voisins – Ciat et Clipsol – de développer une solution Pacsol qui associe une pompe à chaleur et un système solaire. Dans ce cas, le défi consistait essentiellement à faire dialoguer efficacement les systèmes de régulation des partenaires. Les visiteurs du dernier salon Interclima s’en seront rendus compte : formule bi ou multi-énergie est quasi-universelle.
La grande avancée, c’est la micro-cogénération avec les électrogènes : sur la base d’une chaudière – généralement à condensation – l’utilisateur exploitera la chaleur (chauffage et ECS) et sera à la fois consommateur et producteur d’électricité.
Deux familles se distinguent : la pile à combustible, non encore considérée comme mature en termes de coûts et de durée de fonctionnement ; et la chaudière à moteur Stirling, technologie la plus accessible : elle génère 1kWe pour 14 ou 28kWth, couvrant ainsi 100 % d’un chauffage et d’ECS et une partie des besoins en électricité d’un habitat standard. Murales ou au sol, elles génèrent une économie de 10 à 15 % sur la facture énergétique globale. Elles peuvent également accepter des capteurs solaires.
Plusieurs industriels, dont De Dietrich Thermique se sont lancés dans l’aventure. Le fabricant alsacien a présenté son modèle sur Interclima ; la commercialisation est prévue début 2009 en Allemagne, en France et en Hollande. Gaz de France soutient cette technique et mène une opération de démonstration sur quarante installations. Ces chaudières devraient être intégrées dans les offres Dolce Vita dès 2009.
