STRATEGIE La maîtrise du foncier enjeu politique majeur

Densifier le tissu urbain, cette véritable révolution culturelle implique une approche nouvelle des opérations d'aménagement.

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«Toulouse ville forte, ville douce». Le slogan, dans sa dualité promotionnelle, témoigne bien des atouts de la belle occitane. Dynamisme économique et qualité de vie. Mais le deuxième terme implique un corollaire aux conséquences redoutables : l'étalement urbain. Car son attrait, Toulouse et son agglomération le doivent en grande partie au règne sans partage du pavillon individuel. La bien nommée «toulousaine» et son jardin privatif, parfois avec piscine, s'imposent jusqu'aux franges du centre ancien. Un mode d'habitat favorisé jusqu'à ces dernières années par un POS particulièrement protecteur, voire conservateur, dont on mesure aujourd'hui les effets pervers. Une consommation d'espace galopante, avec une densité, pour la ville centre, de 33 habitants à l'hectare, qui s'avère aujourd'hui la plus faible de l'Hexagone. La surface urbanisée en vingt ans équivaut à celle de tous les siècles précédents. «Une véritable gabegie», se désolent les urbanistes, alors même que les professionnels de l'immobilier dénoncent, paradoxalement dans une des aires urbaines les plus rurales de France, le manque de foncier mobilisable a proximité du centre. Les coûts induits, voirie, réseaux, transports, comme une préoccupation environnementale nouvelle, appellent des mesures fortes.

Le laisser-faire a vécu. «L'urbanisme encadré » a désormais pignon sur rue, et la maîtrise foncière devient l'arme prioritaire. «A Toulouse la démarche n'est pas nouvelle», remarque Jean-Luc Moudenc, maire adjoint chargé de l'urbanisme. «Nous nous sommes attachés depuis longtemps à constituer des réserves qui nous assurent aujourd'hui la maîtrise de 10% de la surface bâtie d'une commune représentant - avec 12 000 ha - un territoire équivalent à celui de Paris.» Restait à convaincre les maires parfois peu enclins à sacrifier leur espace naturel. Le principe, associé à la mise en oeuvre d'outils ad-hoc - fonds d'aide aux acquisitions foncières, projet de création d'un établissement public foncier local - vient d'être gravé dans le marbre du contrat d'agglomération.

Une stratégie qui doit permettre d'imposer, dans le cadre de nouvelles ZAC, une densification raisonnée. Philippe Douste-Blazy en fait la promesse aux spécialistes de l'urbanisme.

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JEAN-FRANCOIS MARTINIE a bâti une des plus belles agences d'architecture de la région Midi-Pyrénées, certifiée ISO 9001, en surfant sur la vague immobilière. Ce Corrézien d'origine se diversifie dans la construction de collèges et la requalification de l'île de Thau à Sète... Guitariste de jazz,

il joue aussi au rugby.

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