Strasbourg pose les bases de sa gare ouverte

Les collectivités locales et la SNCF ont fixé, ce 11 juillet dans un document commun, les infrastructures nécessaires pour augmenter les possibilités d’accès à la gare et sa capacité d’accueil de trains, ainsi que les principes d’aménagements pour relier la partie arrière aux quartiers environnants. Esquisse d’une gare « à 360° » dans les prochaines décennies.

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Les délaissés ferroviaires à l'arrière de la gare de Starsbourg
Les espaces situés au-delà des voies en direction de la périphérie de Strasbourg restent pour l’heure délaissés.

A quelques mois de la fin du mandat, l’exécutif strasbourgeois pose les jalons d’un projet qui va engager l’agglomération pour des décennies : la transformation de la partie arrière de la gare de centre-ville. Depuis belle lurette, l’espace largement délaissé est imaginé sur le papier comme un nouveau maillon urbain, de liaison entre des quartiers et d’amélioration de l’accès des voyageurs aux trains. La Ville et l’Eurométropole de Strasbourg, la région Grand Est - en charge des TER et les différentes entités du groupe SNCF (Gares & Connexions, Réseau, Voyageurs et Immobilier) - ont estimé leurs réflexions suffisamment avancées pour les rassembler dans un avenant à leur protocole d’accord et d’études pour l’aménagement du « nœud ferroviaire » de la gare de Strasbourg. Ils l’ont signé ce 11 juillet. « Dans le futur, on pourra dire que tout a commencé en 2025 », affirme Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole.

Strasbourg 360°, programme d’aménagement à l’horizon 2030-2032 de la gare de Strasbourg
Strasbourg 360°, programme d’aménagement à l’horizon 2030-2032 de la gare de Strasbourg Strasbourg 360°, programme d’aménagement à l’horizon 2030-2032 de la gare de Strasbourg

Le schéma d’aménagement comprend une première série de travaux d’ici au début de la prochaine décennie, pour les infrastructures d’accès et les bâtiments à l’arrière de la gare. © Lise Leménorel/Arep

Tout est pour autant loin d’être défini et écrit. Une première phase d’aménagement a été validée pour une livraison entre 2030 et 2032. Elle comprend principalement la construction d’un parking en ouvrage d’une capacité de l’ordre de 800 places et l’ouverture du tunnel dit « des Postes » : cette liaison attenante à la gare n’a jamais été accessible au public et elle est physiquement fermée depuis l’immédiate après-guerre. Par ailleurs, un premier aménagement urbain doit bénéficier à un secteur à l’arrière de l’entrée actuelle, comprenant le bâtiment « des Douanes » pour une réaffectation à des services ferroviaires et d’autres à définir.

La rénovation de la halle des voyageurs poursuivra le programme, à l’horizon 2032-2034. Une autre phase mène, quant à elle, à la décennie 2040, elle portera, notamment, sur l’offre ferroviaire elle-même. Il est envisagé de faire passer de 9 à 18 le nombre de quais qui accueilleront des trains en service, « compte d’une prévision de doublement du nombre des circulations », souligne Christophe Chartrain, directeur régional des gares Grand Est à SNCF Gares & Connexions. La fréquentation, elle, devrait passer le cap des 100 000 usagers par jour dès 2030, contre 78 000 aujourd’hui.

De l’envergure de Lyon-Part-Dieu et de Marseille-Saint-Charles

La prolongation d’autres tunnels existants et l’aménagement de passerelles complètent le cadre programmatique. « Tout est loin d’être bouclé », confirme Jeanne Barseghian, maire (Les Ecologistes) de Strasbourg. Mais les principes sont posés, dont celui de coupler les travaux d’accessibilité avec un projet urbain qui « relie la gare à son environnement » avec sa partie arrière en friche. Dans cette première phase, la SNCF a mandaté sa filiale Arep pour esquisser un tel devenir d’une gare « ouverte à 360 degrés », alors qu’elle ne se rejoint aujourd’hui que depuis le centre-ville.

L’organisation de la maîtrise d’ouvrage fait aussi partie des « chantiers » à venir, mais l’hypothèse de sa prise en charge entière par le groupe SNCF tient la corde. Quant au coût, il relève tout autant des conjectures au stade de cet avenant. Mais, glisse Christophe Chartrain, « nous entamons ici un projet de la dimension de ce qui est entrepris à Lyon-Part-Dieu et à Marseille-Saint-Charles ». Dans la cité phocéenne, la facture s’annonce supérieure au milliard d’euros.

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