Le contournement de Strasbourg anticipe l'entretien de ses ouvrages

Les conditions d'une maintenance efficace ont été pris en compte dès la conception du contournement ouest de Strasbourg.

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Le viaduc de Vendenheim sera de type bitablier, ce qui facilitera ses opérations de maintenance.

Créer les conditions d'une maintenance efficace des ponts et autres viaducs dès leur conception… Cet objectif a fait consensus parmi les 270 participants du colloque technique sur l'entretien des ouvrages d'art qu'a organisé l'Eurométropole de Strasbourg le 20 mai dernier. Une ambition qui se concrétisera notamment sur le contournement ouest de Strasbourg (COS), confié à Vinci dans le cadre de deux marchés parallèles de conception construction et d'exploitation-maintenance. Pour réaliser la plupart de la cinquantaine d'ouvrages d'art prévue le long des 24 km de cette future autoroute attendue pour la fin de l'année 2021, le groupe a choisi des modes constructifs devant faciliter leur entretien futur. Il s'inspire du concept Safety in Design (durabilité intégrée) développé par sa filiale Dodin Campenon Bernard.

S'affranchir des joints de chaussée.

Près de la moitié des franchissements du COS sont des passages supérieurs (PS) encastrés et à poutres précontraintes, les PS-Prad. Or, « l'encastrement permet de se passer d'appareils d'appui, donc de leur maintenance et de leur remplacement. De plus, ils sont conçus de façon à s'affranchir des joints de chaussée pour leur substituer des joints de revêtement améliorés, plus aisés à entretenir », décrit Mathieu Jérôme, chargé d'études chez Socos, la filiale de Vinci constituée pour la construction du COS. Les viaducs de la Bruche et de Vendenheim sont, eux, de type bit ablier, ce qui permet d'intervenir sur un tablier à la fois, sans incidence sur le second.

Quant aux passages inférieurs (PI), ils intègrent dès les études de leur préfabrication les défauts de rectitude potentiels lors de leur pose, afin de prévenir d'éventuels désordres ultérieurs comme les fissurations dans l'intrados (face intérieure). « Dans la mesure du possible, nous cherchons à enterrer les PI ce qui, entre autres, facilitera la maintenance, par exemple par la suppression de corniches-caniveaux », ajoute Eric Zimmermann, responsable études et travaux chez Socos. Enfin, des aménagements au pied des ouvrages du COS faciliteront l'accès aux principaux endroits d'entretien : points d'appui, liaisons sur les culées…

Le colloque a également abordé la maintenance des constructions existantes. Selon les intervenants, il est grand temps de déclencher une prise de conscience plus massive et mieux traduite en actes.

Quelque 60 % des 240 000 à 250 000 ponts français ont été construits dans l'immédiat après-guerre et arrivent ainsi à un âge où la question de leur maintenance devient cruciale : « L'entretien est un métier à part, distinct du neuf, pour lequel les maîtres d'ouvrage ont besoin d'un accompagnement expert. Cependant, les formations qui lui sont spécifiquement consacrées demeurent une rareté en France », regrette Christophe Raulet, vice-président de l'association Ingénierie de maintenance du génie civil. La journée strasbourgeoise adressé un état des lieux complet, dont l'Eurométropole pourra tirer des enseignements pour l'élaboration de son plan de gestion des ouvrages d'art.

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