Le recyclage des déchets investit tous les secteurs, du broyage de CD et de DVD en granulés de polycarbonate (système d'IPM France), pour l'industrie de la plasturgie, à l'épuration de pneumatiques usagés, pour obtenir des fils d'acier (procédés d'Eldan Recycling).
La valorisation des déchets organiques est également en plein essor, en particulier leur conversion en biogaz. Avec le Biopaq AFR, Pâques BV propose un système de traitement des effluents concentrés en matières organiques (graisses, huiles, amidon, protéines) qui valorise des boues floculantes sous forme de biogaz. De son côté, Strabag a développé deux procédés de méthanisation des déchets organiques issus des collectivités, de l'agriculture et de l'industrie. L'un est un système de digestion liquide dans un digesteur Laran à convection interne, l'autre est à digestion sèche dans un digesteur à flux séquentiel. Le biogaz brut peut être valorisé en gaz naturel ou en carburant. Afin d'améliorer le taux d'élimination des déchets inertes dans les centres de tri d'ordures ménagères, Titech a mis au point le détecteur X'Tract qui sépare les polymères, métaux, verres et pierres des déchets organiques. Ce qui permet d'augmenter le rendement des traitements de fermentation et de méthanisation. Epo, pour sa part, présente une installation de séchage thermique des boues urbaines et industrielles (brevetée par Scolari), de type tunnel à basse température, qui traite les boues en couches épaisses (meilleure inertie thermique) agitées (meilleure prise en compte de la surface d'échange). L'installation permet aussi d'utiliser les énergies valorisables du site (biogaz, fumées...).
Dépollution par phytorestauration
Une autre évolution est l'intérêt croissant - prise en compte du développement durable oblige - pour la dépollution par les végétaux des matières polluées. Exemple significatif, l'ouverture près de Montereau (Seine-et-Marne) du premier centre de phytorestauration par les plantes des déchets organiques (boues de curage, boues urbaines, produits de fosses septiques).
Créateur des Jardins filtrants, Phytorestore a acheté une ferme de 104 hectares à La Brosse-Montceaux, où des plantes « laveuses » (iris, roseaux, scirpes, carex) assureront la phytolixiviation des polluants, tandis que des plantes « transformeuses » (joncs, salicaires, baldingère...) stabiliseront dans des filtres de tourbes les traces métalliques mobiles, non biodégradables (phytofixation et phytotransformation). Cette bio ferme est à la fois un centre de remise en forme des sols pollués et une pépinière de plantes destinées à la dépollution. « Avantage, par rapport aux techniques anglo-saxonnes de phytoextraction et de phytostabilisation, souligne le président de l'entreprise Thierry Jacquet, les plantes utilisées sont réutilisables pour de nouveaux usages : biocarburants, combustibles pour chaudières ou panneaux isolants. » De plus, les végétaux produits par la bio ferme pourront investir les Jardins filtrants, zones humides paysagères spécialisées dans le traitement des pollutions (zone de finition de stations d'épuration, zone de rejet d'eaux pluviales ou usées...).
Retrouvez un dossier complet "L'environnement soigné par les biotechnologies" dans "Le Moniteur" du 27 novembre.
Plus d'informations sur Pollutec : www.pollutec.com
