Soulager le réseau électrique grâce au gaz: le pari de GRDF en expérimentation

Afin de soulager le réseau électrique, le démonstrateur Nice Smart Valley mise sur la flexibilité entre le gaz et l’électricité. Présentation en image de deux solutions expérimentales de la commune de Carros (Alpes-Maritimes).

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Le gymnase municipal a été équipé d'un rooftop hybride en remplacement des chaudières obsolètes. L'équipement bénéficie désormais d'un espace climatisé de près de 1000 m².

A quelques kilomètres de Nice, dans la ville de Carros (Alpes-Maritimes), GRDF vient de présenter deux solutions de flexibilité gaz/électricité mises en place dans le cadre du démonstrateur Nice Smart Valley.

Existante au niveau national, la flexibilité appliquée à un niveau local permettrait de soulager le réseau électrique non pensé pour accueillir massivement les énergies renouvelables ou les véhicules électriques. L'utilisation du gaz en complément de l'électricité est l'une des trois  expérimentations (avec le stockage et l'îlotage) testées par le démonstrateur.

Ce dernier s'inscrit dans le projet Interflex, initié par le programme Horizon 2020 de la Commission européenne (voir encadré ci-dessous).

Accueillir les EnR

Nice Smart Valley, une expérimentation de réseau électrique intelligent (smartgrid), vise à optimiser le système électrique à une échelle locale pour accueillir plus de production décentralisées (énergies renouvelables) et le développement des bornes de recharge. Coordonné par Enedis, elle associe six partenaires (GRDF, Engie, EDF, General Electric et Socomec). GRDF y a mis en place douze expérimentations : dix chaudières hybrides (gaz/électricité) 1,5 kW en maison individuelle, un rooftop hybride (gaz/électricité) de 88 kW dans le gymnase municipal de Carros et une unité de cogénération de 70 kW à partir du gaz sur le site industriel de Schneider Electric. 

Comment fonctionne la flexibilité ? Lorsqu'une contrainte est détectée sur le réseau, Enedis envoie une demande de flexibilité aux agrégateurs (Engie/EDF) qui pilotent les systèmes à distance via une box. Celle-ci permet de faire basculer rapidement les systèmes d'une énergie électrique vers une énergie gaz ou de mettre en route la cogénération.

Cogénération d'un ensemble BBC

Dans la chaufferie de son bâtiment basse consommation Horizon, situé sur son site industriel de Carros, Schneider Electric a finalisé l'installation d'une unité de cogénération produisant de l'électricité et de la chaleur à partir du gaz. « En fonction des demandes, nous pouvons produire davantage d’électricité ou nous « effacer » et ne fournir que de la chaleur à partir de gaz naturel », commente Younes Hssaini, ingénieur efficacité énergétique chez GRDF.

« Chaque jour, notre production électrique de cogénération équivaut à l’électricité consommée par 130 foyers. Afin de prouver la souplesse de notre système, la cogénération fonctionne à 100 % en journée (entre 6h et 18h), puis à 50 % la nuit (entre 18 h et 6 h) », ajoute-t-il.

Et dans ce système, rien ne se perd, tout se valorise : la chaleur excédentaire du moteur est récupérée pour alimenter le réseau de chauffage : « La chaleur est récupéré en différents points : au niveau de l'huile du moteur, de l'eau de refroidissement et de l'évacuation des produits de combustion » ajoute l'ingénieur. Le surplus d'électricité est soit autoconsommé soit réinjecté dans le réseau.

Un système de chauffage et climatisation

Le gymnase municipal du Planet à Carros était équipé d'un système de chauffage obsolète. L’installation d’un rooftop hybride en toiture permet désormais de chauffer et de climatiser son plateau sportif de 977 m².

Le système se compose d’une pompe à chaleur air/air et d’un brûleur à gaz (soit trois chaudières à condensation). La PAC assure l’évacuation des calories et donc la climatisation du volume. Le chauffage peut être assuré à la fois par la pompe à chaleur ou par le brûleur à gaz. Le choix entre le gaz et l'électricité se fait en fonction de la performance énergétique et économique à obtenir.

De plus, lorsque la PAC ne délivre pas assez de puissance pour couvrir les besoins, le gaz prend la relève. Il est également possible de lui imposer l’usage du gaz pendant une durée définie. Son objectif est de soulager le réseau électrique (un volume de flexibilité électrique de 88 kW) sans contrainte pour les utilisateurs.

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