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Soufflot, retour sur une œuvre

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Actuellement en pleine restauration, le Panthéon accueille une rétrospective consacrée à son architecte, Jacques-Germain Soufflot (1713-1780), hommage rendu par le Centre des monuments nationaux à l’occasion du tricentenaire de sa naissance. Installée dans la partie nord du transept, elle permet au visiteur d’évoluer au cœur du sujet pour lui donner vie en poursuivant son parcours architectural à l’intérieur puis autour de l’édifice. L’exposition est organisée en quatre salles présentant les grandes étapes de la vie de l’architecte. Elle réunit plus de 150 œuvres, originales pour la plupart et provenant de différentes institutions françaises et collections particulières : un savant mélange de gravures, dessins, tableaux, agrandissements immersifs, bustes et objets d’arts ainsi que des maquettes anciennes et modernes.

Le portrait de cet autodidacte de génie d’origine bourguignonne commence délibérément à Lyon, avec les premiers grands chefs-d’œuvre qui le rendront célèbre, le Grand Théâtre, la Loge au Change et l’Hôtel-Dieu, dont une maquette présente la charpente du dôme à la française. La réflexion autour de la forme monumentale du dôme guidera d’ailleurs Soufflot tout au long de son œuvre.

La protection dont il bénéficie grâce au marquis de Marigny contribue à son triomphe dans la capitale, notamment avec le chantier le plus ambitieux du siècle, l’Eglise Sainte-Geneviève, du nom de la sainte patronne de Paris. L’histoire passionnante et mouvementée de l’édifice mérite amplement que l’exposition s’y attarde, au côté d’ailleurs de la cathédrale Notre-Dame dont il fut pendant vingt ans responsable des travaux.

Cette visite est aussi l’occasion de découvrir – ou redécouvrir – deux lieux du Panthéon remis en scène et intégrés au parcours : le tombeau de Soufflot et la maquette de Rondelet. Située dans le salon des Evêques, cette grande maquette du Panthéon réalisée en 1790 par l’architecte qui a succédé à Soufflot a été conservée intacte jusqu’à nos jours. Sa coupe en diagonale en faisait pour les ouvriers de l’époque un outil didactique indispensable, actualisé en continu pour leur permettre de comprendre la structure et la composition du bâtiment. Elle poursuit aujourd’hui ce rôle auprès du public et constitue un précieux témoin du chantier et des modifications effectuées. Un instrument de travail exceptionnel et rare, toujours d’actualité en ces temps de restauration historique et profonde du monument.

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