Feuille de route respectée, calendrier tenu: jusqu’à présent, Nice Smart Valley poursuit sa route sans anicroches. En atteste l’inauguration, le 20 décembre, du showroom, sur 132 m2, du démonstrateur de smart grids français qui vient conclure une année 2017 consacrée à la mise en place du projet européen Interflex. Doté d’un budget de 23 millions d’euros issus du programme H2020, il porte sur la création de cinq démonstrateurs interopérables de réseaux électriques intelligents, implantés dans cinq pays (France, Allemagne, République Tchèque, Pays-Bas et Suède) pour expérimenter de nouvelles formes de flexibilités dans le but d’optimiser le système énergétique à l’échelle locale.
Des solutions pré-industriables, rentables et duplicables
Nice Smart Valley, le démonstrateur français installé à Nice et piloté par Enedis au sein d’un consortium associant EDF, Engie, GE, Socomec et GRDF, est, lui, doté d’une enveloppe de 5 millions d’euros pour tester, dans des configurations géographiques différentes, les flexibilités en appui au réseau, les systèmes de stockage et l’îlotage afin, notamment, d’améliorer l’intégration des énergies renouvelables et le développement des bornes de recharge de véhicules électriques. Et ce, via une approche qui se veut des plus pragmatiques car la finalité du projet est clairement affichée, à savoir «accélérer la transition énergétique en développant des solutions pré-industriables, rentables et duplicables sur les autres territoires», souligne Bernard Mouret, directeur régional d’Enedis.
Deux expérimentations majeures en 2018
Dont acte ! Après avoir précisé, le 31 octobre auprès de la Commission européenne, les cas d’usage du projet et le planning des opérations, place désormais à l’action terrain avec deux expérimentations majeures qui occuperont toute l’année 2018. La première concerne la gestion des flexibilités. «Le recrutement par les agrégateurs des clients qui participeront à l’expérimentation commence», indique Bernard Mouret. «L’objectif étant, dans un premier temps, de recruter une vingtaine d’entreprises pour bénéficier d’une flexibilité de l’ordre de 2 mégawatts», précise Edouard Neviaski, directeur général de Global Energy Management (Engie). Le déploiement des chaudières hybrides, systèmes de stockage et capteurs de réseaux interviendra à partir de février. La seconde expérimentation porte sur le sujet de l’îlotage avec l’installation prochaine de batteries de stockage sur les Iles de Lérins pour assurer l’alimentation électrique en cas de défaillance du réseau. Elles seront couplées à des systèmes d’autoproduction et d’autoconsommation qui permettront d’augmenter la durée maximale d’îlotage possible. A cet égard, un projet d’usine de production d’énergie solaire est par ailleurs en préparation. L’appel à projets est en cours.