S'inscrivant dans le cadre du programme « Sans frontières », initié par l'Union européenne, un récent colloque organisé à Arras a permis à des représentants du Pas-de-Calais, du comté de Kent et des provinces du Hainaut et de Flandre occidentale de confronter leurs expériences dans le domaine de la gestion et de la préservation des espaces naturels. Ces politiques divergent assez sensiblement d'un pays à l'autre.
Nord-Pas-de-Calais
Grâce à la taxe départementale sur les « espaces naturels sensibles » (TDENS) mise en place en 1978, le conseil général du Pas-de-Calais a pu financer 1 056 ha d'acquisitions foncières (bois, étangs, dunes) dans 89 zones de préemption préalablement définies. De multiples aménagements ont permis de préserver et de valoriser les sites et de les ouvrir au public : 25 sites départementaux (659 ha) ont ainsi été aménagés. Au préalable, un plan de gestion détermine les secteurs pouvant être ouverts à la fréquentation du public et ceux qui, à cause d'un intérêt faunistique ou floristique spécifique, doivent être préservés. Cette « stratégie multisites » a permis d'offrir des espaces naturels de proximité, aussi bien sur le littoral que dans l'Artois. Les besoins demeurent importants dans l'ex-bassin minier mais les procédures mises en place sont aujourd'hui bloquées car les espaces disponibles (les terrils notamment) sont encore sous concession minière. En outre, la responsabilité de leur ouverture au public ne peut être prise par le conseil général.
Kent et provinces belges
La stratégie volontariste et offensive du Pas-de-Calais a été étudiée avec intérêt par les intervenants belges qui se lancent, depuis peu, dans des opérations de préservation de l'environnement. C'est seulement en octobre 1997 qu'un décret de la province de Flandre occidentale a établi le principe d'un « maillage écologique », débouchant sur une identification des sites à protéger. S'ils s'y prennent plus tard, les Flamands se donnent les moyens d'agir, puisque la région flamande dispose déjà d'un fonds de 60 millions de francs pour réaliser des acquisitions foncières, dont 25 millions pour les dunes (la région flamande a déjà acquis 1 100 ha de dunes sur les 3 600 non encore urbanisés). D'ici à 2003, 125 000 ha seront classés en zone « préemptable ».
Du côté du Kent, les problématiques apparaissent bien différentes : il s'agit, avant tout, de protéger l'espace rural exceptionnel de la pression de l'urbanisation et de l'extension du « Grand Londres ». Pour cela, le comté de Kent agit de multiples façons. La plus originale, aux yeux des participants « continentaux », consiste à multiplier les partenariats public-privé et à s'appuyer sur des fonds privés (des fondations notamment) pour préserver les paysages.
PHOTO : Un exemple de valorisation dans le Bassin minier : le parc de loisirs Loisinord.