Le premier contrat mixte de partenariat de performance énergétique a été signé le 6 juin entre la commune de Bougival (8500 habitants) et Bougival Ecolum (société ad hoc créée par Cofely et Ineo, filiales de GDF Suez). Un CPPE mixte dans le sens où il inclut deux projets : la rénovation d’une école et de l’ensemble de l’éclairage public. Il s’agit, explique Aline Pascal, Maire de Bougival, des deux plus gros postes de consommation d’énergie de la commune.
Ce contrat doit permettre de réduire de 67% la consommation des éclairages publics, des signalisations et illuminations, et de n’utiliser que de l’électricité renouvelable. Le groupe scolaire Claude Monet bénéficiera d’une rénovation certifiée « BBC rénovation » pour obtenir une économie de 82% des consommations et l’utilisation à 63% des énergies renouvelables. « Attention, précise Marc Barrier, Directeur régional de Cofely Energies Service, ces objectifs exceptionnels sont la conséquence directe de consommations énergétiques exceptionnelles. L’école notamment se révèle une passoire énergétique de 280 kwh/ep/an/m². Dans une situation de déperdition énergétique moyenne, notre engagement se limite à 20% ou 30% de réduction des consommations ».
Elevées, les exigences du CCPE seront non négociables à la sortie du contrat de performance énergétique. La mairie est d’ores et déjà assurée de tirer le bénéfice des économies d’énergie exprimées contractuellement en kilowatt/heure. Le signataire s’engage à compenser financièrement l’absence de résultats. Pour l’éclairage public, les choix techniques suffiront à assurer les performances. Mais, comment être assuré de la consommation du groupe scolaire rénové par les cabinets d’architectes Debuhan et Novae ? Il suffit qu’un professeur des écoles place un radiateur sous son bureau pour travailler dans un confort de 21° au lieu des 19° réglementaires pour que la dépense d’énergie dépasse les objectifs contractuels. Qu’importe, Bougival Ecolum en est responsable. A elle de mettre en place des actions pédagogiques pour former enseignants et élèves aux économies d’énergie !
Le contrat de partenariat de performance énergétique représente 18 M€ sur vingt ans dont 6,7 M€ d’investissement (1 300 €/m² pour les travaux du groupe scolaire). La compétition, animée par les AMO Hexa Ingénierie et Service Public 2000, a opposé durant deux ans, Vivendi-EDF à Cofely-Ineo. « Pour répondre aux exigences des municipalités, les travaux d’études et de conception représentent un investissement très conséquent, commente Pascal Fourmeau, d’Hexa Ingénierie. Seules les entreprises aux assiettes financières importantes peuvent assumer de tel niveau de risque ». Dès lors, les potentiels compétiteurs des contrats de partenariat de performance énergétique se comptent sur quelques doigts.
