Le projet de cet immeuble de bureau prend une double valeur, pour l’architecte comme pour son maître d’ouvrage. Outre sa fonction administrative, le bâtiment assume surtout un rôle symbolique de représentation pour une société de cosmétique en plein essor. Matthias Müller a proposé une allégorie simple, se référant autant au thème du contenant, tel le flacon de parfum, qu’à l’archétype de la richesse et du luxe : le diamant. L’image se concrétise alors en un cristal de verre, dont le relief et les reflets font aussi écho à la montagne toute proche. Toutefois, la forme du bâtiment est simplement parallélépipédique. Son gabarit est restreint en R 3 (sur un niveau de sous-sol) à l’instar des bâtiments les plus proches de la Augstrasse. L’animation tient donc essentiellement à la modénature de la façade, tramée en douze secteurs sur les longs côtés, et en trois travées sur les pignons. En tout, ce sont cent douze prismes de plus de 4,5 m de long qui habillent le bâtiment. Même s’ils ne présentent que quatre facettes, chacun de ces éléments est recoupé en huit vitrages. La pointe du prisme est positionnée à différents endroits suivant les éléments de la double peau. L’armature est constituée de profils en T du commerce, dont l’assemblage en pointe se fait autour d’un petit tube rond. Ce détail élégant est tout à fait perceptible depuis les locaux car les menuiseries qui ferment les bureaux sont de grande hauteur (280 cm). Celles-ci sont en triple vitrage de sorte à offrir un coefficient G qui descend à 0,5W/m2.°K. Elles sont complétées par des petits volets qui peuvent participer à la ventilation naturelle du bâtiment. En effet, la double peau, même si elle amortit les chocs thermiques, est ventilée par les trous oblongs qui perforent les montants verticaux de chaque cadre vitré. Des stores sont aussi intégrés dans cette double peau pour lutter contre le surensoleillement, alors que des bandes de leds longent les vitrages et sont susceptibles de colorer les façades nocturnes.
