Le deuxième équipement phare des JO, après le village des athlètes, regroupera 1 300 logements, dont 20 % de sociaux, accompagnés de 1 000 m2 de commerces. La commercialisation des charges foncières se décline en deux lots : l'un de 61 500 m2 SP, l'autre de 29 500 m2 SP. Le calendrier de la consultation, très serré, prévoit un dépôt des candidatures au plus tard le 13 novembre et une désignation des lauréats en mai 2020 (lire ci-contre).
Inclus dans la ZAC Cluster des médias aménagée par la Solidéo (70 ha à cheval sur Dugny, Le Bourget et La Courneuve), le village accueillera environ 2 800 journalistes et techniciens (sur les 20 000 attendus). Ils logeront ainsi à proximité du centre principal des médias aménagé dans le hall 3 du parc des expositions du Bourget et de deux sites de compétitions : le tir et le volley-ball.
« Le nombre de journalistes hébergés par appartement variera selon la typologie (du T1 au T5), le principe étant que chacun disposera de sa chambre et qu'une salle de bains pourra être partagée par deux personnes », précise Augustin Tran Van Chau, directeur du cluster des médias à la Solidéo. Les logements seront directement livrés en phase « héritage » : après les Jeux olympiques et paralympiques (JOP), ils seront occupés tels quels par les futurs habitants et ne feront donc pas l'objet de travaux d'adaptation, contrairement à ceux du village des athlètes. Seuls les pieds d'immeubles pourront être réaménagés pour abriter des commerces et des services qui contribueront à l'animation du quartier. « La Solidéo versera une indemnité d'immobilisation aux promoteurs pour l'occupation des logements le temps des JOP mais elle n'allouera pas d'indemnité de réversibilité. Seuls des frais de remise en état sont prévus en cas de dégradations », indique Nicolas Ferrand.
« Cité-jardin du XXIe siècle ». Après les Jeux, le village des médias deviendra un nouveau quartier de Dugny. Des équipements publics (école, crèche, gymnase) accompagneront le programme résidentiel. L'ambition affichée par la Solidéo et les élus locaux est d'aménager « une cité-jardin du XXIe siècle », dans le prolongement de la « ville-jardin » existante où l'on compte déjà 44 m2 d'espaces verts par habitant (contre 10 m2 en moyenne par Francilien) et en lien avec le parc Georges-Valbon (417 ha), tout proche, qui à l'occasion des Jeux sera agrandi de 13 ha. « A cet endroit-là, l'environnement est absolument extraordinaire. Comme la desserte par les transports en commun s'améliore grâce au tramway T11 mis en service en 2017 (station : La Courneuve-Dugny), puis avec l'arrivée en 2024 des lignes 16 et 17 du Grand Paris Express qui se connecteront à la gare du RER B (Le Bourget), les habitants se trouveront à la fois dans la nature et aux portes de Paris », décrit Antoine Viger-Kohler, architecte-urbaniste, cofondateur de l'agence TVK, mandataire de l'équipe de maîtrise d'œuvre urbaine (1).
« Nous avons beaucoup travaillé sur les espaces publics : le parc est là mais il faut pouvoir y accéder. Nous avons intégré au quartier la lisière de l'aire des Vents, qui proposera une multitude d'usages sportifs et récréatifs. Nous comptons aussi sur les équipes lauréates de la consultation pour porter haut les ambitions de l'architecture. Il s'agit en particulier de faire entrer la nature dans les bâtiments et de faire pénétrer le paysage dans les logements », poursuit Antoine Viger-Kohler.
La ZAC permettra de reconnecter ce territoire morcelé par les infrastructures de transports.
La ZAC va aussi permettre de reconnecter ce territoire morcelé par les infrastructures de transports. Une passerelle au-dessus de l'A1 et incluant une voie dédiée aux transports en commun, assurera ainsi la liaison entre Dugny et Le Bourget, notamment le pôle sportif et scolaire de cette ville qui va être entièrement rénové dans le cadre des JO.
Pour Stéphane Troussel, président du conseil départemental, « toutes les planètes sont aujourd'hui alignées pour faire du secteur Le Bourget-Dugny le deuxième pôle de développement de la Seine-Saint-Denis ». Après celui de la Plaine-Saint-Denis, qui, rappelle l'élu, a redécollé en 1998 grâce à la construction du Stade de France.