Seine-Saint-Denis Deux usines de traitement des déchets en perspective

- Leur construction est inscrite dans le plan départemental des déchets. - Toutes les communes devront avoir recours à la collecte sélective.

La Seine-Saint-Denis est le dernier département de la petite couronne à avoir bouclé son plan d'élimination des déchets ménagers conformément à la loi du 13 juillet 1992. Le document, approuvé par arrêté préfectoral le 24 mars 1997 et publié par les services de l'Etat il y a quelques semaines seulement, intègre les dernières modifications opérées par la commission d'élaboration du plan, à la suite de l'enquête publique menée au printemps 1996.

S'appuyant sur les prévisions du Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), la commission a estimé que la production de déchets devrait croître seulement de 1,7 à 2 % d'ici à cinq à dix ans. En 2005, le gisement d'ordures ménagères prévisible atteindra 520 000 t par an, auxquelles s'ajouteront 55 000 t de déchets verts et autant d'encombrants, soit un total de 630 000 t de déchets ménagers à éliminer. Pour y parvenir, le département prévoit de systématiser la mise en place de la collecte sélective dans toutes les communes. A la fin de l'année dernière, seules neuf communes sur quarante avaient adopté ce système. La réussite de ce vaste effort de tri sélectif, qui permettrait d'obtenir un taux de collecte sélective de l'ordre de 15 % des ordures ménagères (78 000 t par an), est toutefois liée à la mise en place d'un réseau très dense de déchetteries : une vingtaine sur le territoire départemental, contre quatre actuellement, chaque habitant devant se situer à moins de 5 km de l'une d'elles. Le plan départemental d'élimination des déchets prévoit par ailleurs l'aménagement de plates-formes de compostage. Pour l'heure, deux communes s'en sont dotées pour traiter leur production. Le tonnage ainsi valorisé, aujourd'hui estimé à 1 500 t, devrait atteindre 27 500 t en 2005 (soit 50 % du gisement de déchets verts).

Pour l'heure, l'essentiel du traitement des ordures ménagères est effectué par les usines d'incinération de Saint-Ouen et de Sarcelles (Val-d'Oise). Mais seules neuf communes du quart nord-ouest du département font incinérer leurs ordures ménagères par l'une de ces deux usines. La plupart des autres communes expédient vers les décharges des départements voisins la totalité de leur collecte, dont 15 % seulement du volume est incinéré via le centre de transfert et de tri de Romainville. Sachant que la mise en décharge des déchets ménagers sera proscrite dès le 1er juillet 2002, le département est donc obligé de s'équiper rapidement en nouvelles installations. La commission a estimé les besoins de capacité d'incinération des déchets à environ 370 000 t. Ce qui nécessite la construction d'au moins une nouvelle unité de traitement, projet pour lequel la ville de Tremblay-en-France s'est portée candidate.

Une seconde unité de traitement est recommandée

Cependant, pour tenir compte de l'extension de l'aéroport de Roissy et de l'augmentation du bassin versant, le plan départemental préconise la construction d'une seconde unité de traitement. D'une capacité maximale de 40 000 t par an, cette usine soulagerait d'autant celle de Tremblay. Et même si le gisement de déchets ne nécessitait pas sa mise en route, le site serait alors utilisé comme plate-forme de transit des déchets du sud-est du département.

Cette réflexion a donc conduit la commission à réserver un second site dans les documents d'urbanisme du secteur des communes de Clichy-sous-Bois, Montfermeil, Gagny, Neuilly-sur-Marne, Gournay-sur-Marne.

Enfin, le traitement des sous-produits résultant de la chaîne d'élimination des déchets serait assuré par l'usine de Tremblay, à laquelle il est prévu d'associer une plate-forme de traitement des mâchefers. Les résidus ultimes étant, eux, traités et gérés en coopération avec les départements voisins.

PHOTO :

Mise en service en 1990, l'usine de Saint-Ouen a une capacité annuelle d'incinération de 630 000 t. Sa construction a représenté un investissement d'un milliard de francs TTC.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !