La mission d’information parlementaire sur la sécurité des ponts était, ce lundi 4 février, au chevet d’un petit ouvrage d’art en piteux état dans le département de la Moselle. Ce déplacement marque une étape du chantier entrepris par le Sénat au lendemain de la catastrophe de Gênes en Italie. L’effondrement du pont Morandi le 14 août 2018, responsable de la mort de 43 personnes, avait poussé la Chambre haute à enquêter sur l’état des 200 000 ponts français.
Le pont de Rosselmont à Petite-Rosselle, dans l’est du département, a été scruté sous toutes ses coutures par la mission présidée par Hervé Maurey, sénateur centriste de l’Eure. Le petit ouvrage d’art de 27 mètres de long pour 5 mètres de haut « figure dans la liste des 77 ouvrages classés dangereux en France », rappelle Gérard Mittelberger, maire de Petite-Rosselle.

Sa remise en état est chiffrée à près de 550 000 euros, un coût difficilement soutenable pour la commune de 6 400 habitants qui a engagé un maître d’œuvre. « Nous sommes confrontés à un enjeu problématique, car les communes n’ont pas les moyens humains et financiers de réparer ces ouvrages d’art », reconnaît Hervé Maurey.
Dans le cas de Petite-Rosselle, l’ouvrage hérité de l’exploitation minière a été construit par les Houillères du bassin lorrain (Charbonnages de France). Or l’ensemble de ses biens a été transféré à l’Etat par un décret du 21 décembre 2007 à la liquidation de l’établissement.
Patrimoine parfois méconnu
La seconde étape du parcours lorrain de la mission d’information s’est déroulée à Metz. Le Département de Moselle, ainsi que la Direction interdépartementale des routes de l’Est (Dir-Est) y ont présenté leurs patrimoines respectifs, ainsi que leurs politiques d’entretien et d’exploitation. Un échange avec des élus locaux de la fédération des maires et les présidents de communautés de communes de la Moselle a prolongé cet exposé.
« Nous constatons, dans notre pays, que l’approche à l’égard des ponts n’est pas la même qu’à l’égard des bâtiments. C’est un tort. Les ponts demeurent des ouvrages qui vieillissent et qui à ce titre, doivent être surveillés. Leur durée de vie n’est pas infinie. Elle est tout au plus de 60 à 70 ans », observe le président de la mission parlementaire. Autre constat dressé à ce stade par le sénateur, certaines communes ne connaîtraient pas l’ensemble des ouvrages présents sur leurs territoires.
Nul doute que le rapport de la mission attendu pour avril sera scruté avec attention. Il aura la tâche ardue de dégager des préconisations pour améliorer la sécurité des ouvrages d’art français dans un contexte de pression financière accrue sur les collectivités.