Comme on le sait, les systèmes de cogénération permettent de produire simultanément de l'électricité et de la chaleur destinée aux besoins de chauffage et d'eau chaude sanitaire. Certains parlent ainsi de "chaudière électrogène" capable d'assurer une certaine autonomie électrique. Cette technologie est utilisée depuis longtemps dans le domaine des grosses et moyennes installations, mais avec injection de l'électricité dans le réseau de distribution public. Est-elle réellement en mesure de s'imposer dans les petites puissances adaptées à une autoconsommation en logement ? A une échéance proche ou plus lointaine ?
Deux technologies et une double échéance
En vérité, les industriels travaillent simultanément sur deux types de matériels : les machines à base de moteur Stirling et les piles à combustibles. La première catégorie est annoncée pour 2013. "La commercialisation va débuter en milieu d'année", indique Yves Carl, directeur marketing de la société Viessmann. A quel prix ? Il faudra tabler sur un coût relativement élevé : aux environs de 13 000 euros HT. La même disponibilité, ou presque, est également affichée chez De Dietrich (groupe BDR Thermea).
Par contre, on devra attendre encore un peu pour accéder aux piles à combustible, même si elles se développent déjà au Japon. "La série BZH, issue de l'actuel modèle Premio à vocation d'expérimentation, sera mise sur le marché à partir de 2015", prévoit Guido Gummert, directeur de la société Baxi Innotech (BDR Thermea). Les prix devraient alors être "réduits" à environ 10 000 euros HT.
Les chaudières et autres générateurs conventionnels ne sont donc pas encore concurrencés par une offre compétitive de micro-cogénérateurs. Les effets d'annonces doivent être relativiser pour ne pas susciter de blocages ou attentes. Les industriels eux-mêmes en conviennent. "Nous proposons à nos partenaires installateurs un logiciel de diagnostic et d'aide à la décision adapté aux besoins de la clientèle domestique", souligne Yves Carl. Les particuliers sont en effet parfois tentés de retarder leur investissement dans l'espoir d'accéder à une technologie beaucoup plus performante... Mais le rythme d'évolution des équipement du génie climatique, bien que très accéléré par les enjeux du développement durable, ne peut être comparé à celui de la micro-informatique ou des outils de téléphonie et communication !