Saint-Etienne : un pôle tertiaire lié aux transports

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Longtemps la Ville de Saint-Etienne a paru engluée dans une reconversion économique difficile, corsetée dans son identité de vieille cité industrielle en déclin. Mais la donne a changé. Les premiers effets de l’opération d’intérêt national « Saint-Etienne 2015 » se font en effet sentir. Une spectaculaire mutation tertiaire et urbaine est aujourd’hui en cours, bénéficiant du soutien de l’Etat. Un Etablissement public d’aménagement, l’Epase (1), a été créé en janvier 2007, coordonnant les opérations de renouvellement de l’habitat, d’amélioration du cadre de vie et de développement économique sur un secteur couvrant 970 ha. L’investissement public est à la hauteur des enjeux : 120 millions d’euros d’ici à 2012, dont la moitié financée par l’Etat.

Parmi les projets engagés, le quartier de la gare Châteaucreux cristallise l’attention. A terme, un quartier d’affaires émergera de part de d’autre du fuseau ferroviaire. 250 000 m2 de bureaux et d’équipements sont visés, suivant un rythme de commercialisation de 10 000 m2 Shon par an. La Ville espère capter les entreprises intéressées par la proximité lyonnaise (40 minutes en train), pour des charges foncières inférieures en moyenne de 30 %. Symbole du virage tertiaire : la livraison en 2007 de l’imposant siège de Casino donnant sur l’esplanade de France, gagnée sur des friches.

Rue couverte.Aux desseins économiques s’ajoute en effet une dynamique urbaine. Un plan d’aménagement confié en 2004 à l’urbaniste Patrick Chavannes en a fixé les principes de reconquête. Le site, transformé par le pôle d’échanges, sera arrimé au centre-ville par les espaces publics et le bâti. Le quartier, à dominante tertiaire, réservera 30 % des surfaces aux logements.

Première étape du projet urbain, la mise en service d’une nouvelle ligne de tramway à l’automne 2006 s’est accompagnée de plusieurs ouvrages et espaces publics importants : parking silo de 600 places logé au-dessus de la boucle de retournement du tramway, parvis de la gare piétonnisé, gare routière (500 bus/jour) implantée sur l’esplanade de France… Lieu de passage jouissant d’une excellente desserte, le quartier de la gare doit aussi être un lieu de vie, où l’intensité des flux est absorbée par la générosité des espaces publics.

Le pôle d’échanges étant aujourd’hui achevé, le projet entre dans une seconde phase, portant sur l’est de la gare. Sollicité par la Ville, l’architecte japonais Fumihiko Maki a précisé le plan-masse d’un site de 10 ha. La composition du quartier distingue deux secteurs. Le premier, le long de l’esplanade de France, privilégiera les continuités de circulation. Dévolus aux activités tertiaires et aux commerces, les bâtiments de bureaux en façade sur la voie ferrée développeront une échelle haute (jusqu’à R 7), tandis que des constructions plus basses s’accrocheront à l’esplanade, équilibrant les masses du siège Casino. Entre les deux alignements, une rue couverte rejoindra la gare. Des commerces y seront logés, en double façade sur l’esplanade et sur le passage.

Le second secteur, en surplomb de la place haute, au bout de l’esplanade, sera basé sur un plan en îlots. Un principe de couture urbaine y sera développé, poursuivant l’échelle de l’existant : masses des constructions, alignement, taille des îlots…. Ces immeubles, donnant sur la rue de la Montat, assureront une fonction plus résidentielle. La hauteur des plots oscillera entre R 6 et R 8.

Le plan Maki préconise le développement en double façade de ces bâtiments, des retraits marquant l’entrée du quartier d’affaires. C’est le cas du futur siège national des Chèques emploi service, qui absorbera par son traitement architectural les différences de niveau entre la place haute et la rue de la Montat.

Voie souterraine.Débarrassé en partie des contraintes topographiques, cet espace public fonctionnera en rotule, articulant les opérations de logements avec le pôle tertiaire. Par son traitement, la place affirmera aussi l’identité piétonne du quartier. En effet, l’impact visuel et fonctionnel des déplacements automobiles sera minimisé par la création d’une voie souterraine reliant les différents niveaux de stationnement logés sous les bâtiments tertiaires. Objectif : que le futur quartier, seuil de la ville (400 TER/jour), soit aussi la vitrine des mobilités durables, avec 50 % des déplacements assurés par les transports collectifs.

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